De passage aux Saintes

Les Saintes-Maries de la Mer sont depuis toujours un haut lieu de pèlerinage. La légende s'appuie sur des textes de l'évangile où Marie Jacobé et Marie Salomé compagnes de la Vierge, poussées à la mer, débarquèrent sur la plage des Saintes. La tradition adjoint Sara - ancienne déesse? femme de Pilate? -; une chose est sûre: elle avait la peau mate.
Sara deviendra la Sainte des Gitans.
De passage en ce début d'été aux Saintes, quelques photographies m'ont inspiré ces rimes.

Bienheureux

Aux Saintes Maries

J’ai suivi la marelle

Initiée du soleil

Fanion bleu, fanion blanc,

Amusant.

Des couleurs, marri

J’ai vu le virtuel

Ombre portée pareille

Fanion bleu, fanion blanc

Angoissant.

La source tarie

J’ai étanché le fiel

Du ténébreux sommeil

Fanion bleu, fanion blanc

Aliénant.

Tentant le pari

J’ai loué les lambels

Au judicieux conseil

Fanion blanc, fanion bleu,

Astucieux.

Évoquant Marie

J’ai contemplé le ciel

Azur nimbé d’éveil

Fanion blanc, fanion bleu

Ambitieux.

Aux Saintes Maries

J’ai compris l’essentiel

Le secret du vermeil

Fanion blanc, fanion bleu,

Amoureux.

Plume d'illustration de "Tout baigne"

Tout baigne...

Ce petit poème écrit il y a quelques années qui figurera dans le recueil "Émois, plumes et rimes"

Tout baigne

La campagne alanguie sous l'outrage éclatant

Offrait la mélodie d'une pluie monotone

Mise à mal par le bruit de l'orage qui tonne

Elle s'enorgueillit de ses éclairs zébrant

Ma compagne arrondie des fureurs estivales

Contemplait de douceur son ventre transformé

Combattant l'anémie d'un fœtus affamé

Elle s'assujettit aux ruades brutales

Le champagne adouci par la glace pilée

Arguait son paradis de bulles pétillantes

Effaçant l'évasion d'une envie trépidante

Quand il reconvertit les rêves empilés

La bête du bon Dieu

Allez-donc savoir ce qui nous passe par la tête ?
J'ai lu récemment que l'un des salons de poésie proposait un thème de participation sur les insectes... Cela m'a donné envie de m'exercer à ce sujet. Comme l'art du sonnet est un genre que j'apprécie particulièrement, je vous livre mes rimes sur une coccinelle...

L’abatteuse

 Marquée des sept points noirs sur élytres écarlates,

Tapie en fin d’avril sous les coquelicots,

Coccinelle amoureuse au désir psychopathe

Combien de pucerons passeront en fricot ?

Des jardins, champs et bois, tête noire embusquée

Air gandin, lents émois, tueuse au potager

Anodin fol empois, appât d’odeur musquée

Muscadin aux abois que n’as-tu pas mangé ?

Bête à bon dieu, boule à bectée, bonheur du blé

Griffe bifide, antenne avide, claquoir comblé

Amie du planteur pour la mise en bouillie,

Cesse ton vol, bel insecte aux tarses accrocheurs

Pose-toi, repose-toi sur mon bras glaneur

Trotte donc sur ma peau en plaisants chatouillis.

Le cri

Qu'est ce qui est le plus important ? L'art ou l'écologie ? Quand on tressaille d'émotion devant les vestiges séculaires, force est de constater que l'art est un langage qui se propage au-delà des siècles.
Stonehenge, Abou Simbel, Uxmal, Palmyre, Chartres, vos chefs d'oeuvre éduquent les peuples. L'esprit doit plus que jamais régner sur la matière brute, fut-elle vivante et obscurantiste, sinon l'humanité est vouée à disparaître, et non pas à cause des cataclysmes. Ces quelques rimes pour un cri...

La pyramide du devin

Le cri

Ces plumes, ces rimes

Pour qu’elles fustigent

Les posthumes crimes

D’antiques vestiges.

La culture érige

Des siècles d’estime

Que l’inculte opprime

Pour des hommes liges.

Tuer l’Art, que dis-je ?

Gommer le sublime

Que le beau exprime,

Donne le vertige !