dimanche 27 août 2017

Ça va, ça va

D'une photographie à l'autre se sont imbriquées ces rimes...



Ça va, ça va

Va dessin
Cursif
Va destin
Hâtif
Va le chien
Furtif
Va matin
Natif
Vas-tu bien
Craintif
Va aux mains
Captif
Va-et-vient
Jouissif
Va et geint
Passif
Va au train
Sisyphe
Va en vain
Chétif
Valait rien
Oisif
Va hautain
Plaintif
Va au tain
Lascif
Va mutin
Pensif
Vacherin
Tardif
Valentin
Festif
Vaporeto
Esquif
Va Vulcain
Actif



jeudi 24 août 2017

D'un bout à l'autre

Ce texte influencé par ce que l'on m'a mis dans le crâne lors de ma petite enfance: il parait que petit je râlais tout le temps ? Je me souviens que mon père disait que nous habitions " rue des râleurs ".



D’un bout à l’autre

Lorsque j’ai connu la lumière
Elle m’a éblouit
J’ai crié, j’ai pleuré
Je me suis assoupi
Au corps du beau
J’ai bu le lait
Dès le premier corbeau
J’ai vu le laid
J’ai appris à râler.
Puis les attaches de l’enfance
Les liens de la souffrance
Les baisers de l’amour
Qui irriguent la foi
Jusqu’à l’adolescence
Les affres de l’espérance
Les baisers de Judas
Qui imposent la loi
Je me suis mis à maugréer
Ce qui revient à râler !
Dès la maturité
L’abysse des sommets
Oxymore de vie
Mais aussi mort d’envies
L’absence de vérité
De l’arbre de la connaissance
A l’œil d’un nouveau judas
Qui offre la science
Ses fausses monnaies
Une liste d’abonnés
Pour apprendre à donner
A porter le bonnet
Et s’abandonner
Ça m’a ulcéré,
J’ai râlé.
Aux baisers de la passion
 Cette ultime croyance
De la paternité
De transmission d’humanité
Qui se veut éternelle
D’expression fraternelle
Ont fait que d’autres ont râlé.
Aux baisers de la raison
Epris de sagesse et déraison
Oxymore d’oraison
Plus funèbre que célèbre
Dans la vaine sénescence
A comprendre les veines
De la dégénérescence
Enfin j’ai appris à hurler
J’ai de nouveau crié, pleuré
En bref j’ai de nouveau râlé.
Ce râle qui effraye
Par la peur de la mort
Qui tient ce fil de vie
Au fil de l’épée
En proposant la paix
Qui oblige à râler
Une dernière fois...
Du moins au moindre frais
Lorsqu’elle frappe à la porte
Aux frimas de l’hiver
Où volent les feuilles mortes
Extirpant du noir la lumière
Qui éblouit.

mardi 22 août 2017

Le phasme et la blatte

On a tendance à prendre pour argent comptant les ouï-dire sur les insectes. Ce fabliau pour leur prêter d'autres principes...



Le phasme et la blatte

Tant avait amassé un phasme
Qu’il en avait comblé tous ses fantasmes.
Très embarrassé, ce bâton du Diable
Ne trouvait plus rien d’incroyable
Qui satisfasse son plaisir.
D’une immobilité parfaite
Voulant se ressaisir
Il attendait la bête
Qui lui redonne de l’envie.
L’espoir inassouvi
Vint à passer la blatte
En sa vélocité
Courant entre les lattes
De la mendicité ;
Sa bête noire, un cauchemar
Il reconnut le souffreteux
Le porteur de cafard
Le meurt de faim, le malheureux.
Il n’était pas question
Que la chapardeuse lui prenne brandillons !
« - Où cours-tu si vite larron ? »
« - L’ami, je connais ta fortune
Apprends de moi cette leçon
Elle te cause l’ennui, voilà qui t’importune
Tu amasses, te déguises en brindille
Tu crains le prédateur, la moindre peccadille
T’empêche de bien vivre
Quant aux démons te livre ! »
« - Il est sûr qu’amasser, le soin de conserver
Ne sont pas tes critères
Ni ne couvrent ton nécessaire,
Et ta vie de rapines
Des responsabilités, te prive des épines ! »
Elle aima mieux se taire,
Poursuivant son chemin.
Chaque soir le grippe-sou propriétaire
Couchait ses biens sur parchemin
Pendant que la contestataire
Drôle, courrait sans lendemain.
Chaque nuit plus radieuse que véloce
La blatte lui rendait la vie atroce.
Il voulait la source de son bonheur
Quitte à se l’acheter
Tout se paye à cette heure
Dans l’ombre il saurait la zyeuter.
Soupçonnant à bon droit, le cancrelat très vite
Du phasme en comprend l’inconduite.
Pour elle point d’argent, elle n’a rien à vendre
Tout juste à lui apprendre
Les vraies valeurs de vie.
« - Combien veux-tu la blatte pour ton gai secret ? »
Prenons date sans préavis
Pour me le donner dans ton plus grand intérêt. »
« - Compère Phasme, point d’argent,
Evite tes spasmes, je livre sans compter :
Tous les jours je fais un grand tour des indigents
Leur donne du sourire ; à ceux mal en santé
Leur porte réconfort,
A ceux dans la détresse
D’amour et d’amitié on forme un égrégore
En se portant caresses ;
A mon coffre il n’y a point de cadenas,
C’est pour toi et tes coffres qu’il y a maldonne
Vu que le seul bonheur qu’on a
Vient du bonheur qu’on donne. »


vendredi 18 août 2017

Crépuscule noir

Le temps des examens de jeunesse laissant la place à d'autres types d'examens, le spleen de plusieurs de mes amis qui connaissent la péremption de leur lecture du journal de "Tintin" (réservé aux jeunes de 7 à 77 ans) et les événements dramatiques font que ce jourd'hui m'a soufflé ces vers  "libres"


Crépuscule noir

Au crépuscule des jours, aux brumes de la nuit
Je m’interroge
Un pessimisme latent occulte l’avenir
D’aléas qui obscurcissent ma vision d’ennuis
A venir.
Jeunesse de la vie qui s’éternise
Me grise
Quand vieillesse d’un temps qui s’accélère
Me met en colère !
Je ne veux pas du vieillard sage et vénérable
Assoupi, serein, tolérant patient et généreux
Le visage émacié, une main fripée aimable
Appuyée au pommeau en argent d'une canne de jonc,
L’autre tremblante soutenant le ténébreux
Crâne en haut du donjon !
L’enfer est en soi
Alternant avec un paradis artificiel
Issu de rituels sacrificiels
Insérés dans le progiciel
Dès le plus jeune âge.
A toi de revisiter ton bagage
A bonifier ton cœur de pigeon !
Et d’assainir ta personne
Pour qu’elle soit plus clémente et humaniste
Face au fanatique existentialiste !
Connais-toi toi-même
Face de carême
Le passé n’existe plus
Et le futur n’existe pas !
Parcours ton chemin de vie immatérielle
Ne laisse que la trace des souvenirs
Et encore !
La vie provisoire, périssable
Pour autant qu’elle ait une œuvre
De Pandore
Sa seule existence n’en rappellera
Que l’angoisse du néant et de la mort !
Des soleils s’éteignent
Quand d’autres s’allument
Dans un système cyclique et périssable
Comme un balancier d’horloge.
Grâce à « Dieu »
Ce don dirait le comique
D’un cosmique élan dont on fait l’éloge ;
Il y a encore de l’avenir
D’une vie infiniment perfectible
Cartésienne et scientifique
Rationnelle et physico-chimique
Quand l’éternité reste un mythe
Généré par l’obscurantisme religieux
Et contagieux
De billevesées ésotériques
Faites d’amour glauque et de briques !
Dans ce bric-à-brac de bric et de broc
Vrai, l‘amour est un roc
Un drôle
De pourfendeur de crises
Au crépuscule des jours, aux brumes de la nuit
Où la témérité de la vie doit être prise
Avec dérision, humour et sauf-conduit
Sous peine de connaître les révoltes acides
Des terribles courts-circuits
De l’absurdité du suicide.