mardi 27 septembre 2016

Le vieil homme affable

Il me vint à l'esprit de lui donner prénom, voici donc ma dernière fable... à l'illustration qui se voudrait subliminale.




Le vieil homme affable

Il la regardait sourire depuis toujours
Dans sa lumineuse splendeur
Écoutant toutes ses ritournelles d’amour
A ne plus voir passer les heures.
Elle était belle, elle était fraîche
Vive et claire livrant ses flèches
Pour notre vieil homme elle était inoubliable
Elle se prénommait Fable ;
A son insistance elle voulut remédier
Étant bien éduquée.
- Vous m’avez toujours étudiée
Pour ne pas dire reluquée
Curieux, sur votre banc d’école
Puis très exalté sur celui des amoureux
A l’abri de tout protocole
Jamais mise au ban des niaiseux
J’ai pour vous toujours le même âge
Celui de la fontaine.
Je suis boussole d’aiguillage
Chantant calembredaines
Sans aucun préavis
Jolies fredaines de la vie
Avec tant de véracité
Que l’on regarde son enfance
Dans mes moralités,
En buvant mon eau de jouvence.
- Pour vous dire la vérité
C’est grâce à cette assiduité
Que Fable vous me gardez jeune
Par vos propos dont je ne jeûne.
- C’est à ces fleurs du temps
Que l’on passe son temps
De toujours avoir poursuivi
D’être libre et non asservi.
J’ai souvent à l’esprit cette unique question :
Qui suis-je ? Ne vous en bloquez pas le larynx
C’est la question du sphinx.
Je vous fais cette suggestion :
Le corps est le cierge de l’âme
Qui reluit dans la nuit
Notre crane est le siège de l’esprit, la flamme
Qui brillant tous les jours nous évite l’ennui.
La vie n’est qu’une longue enfance
Qui avec le temps nous aiguise
Au temps de la confiance
Même si les ans nous déguisent,
Il faut sans cesse s’étonner.
Je suis là pour laisser des traces
Quand la rancœur et sa sœur l’aigreur nous menacent
Il ne faut pas se reprocher
De vouloir rester jeune en vie.
Je suis née Fable, et je reste un écrit
Qui comme un premier né n’a que pour seule envie
De comprendre en poussant des cris.
Bref en lisant mes vers
A tort et à travers
Pour mieux goûter la sénescence
Pour mieux se connaître soi-même
Celui qui me lit a le gène de l’enfance
Celui de l’églantine, et non du chrysanthème.

vendredi 23 septembre 2016

Dans la nuit des temps

Une nouvelle fable pour consacrer les mythes et légendes...




Dans la nuit des temps

Quand Mythe rencontra Légende
Il en tomba fol amoureux
Car de métaphysique elle était très friande
Lui appréciant tant ses récits aventureux.
Ils étaient désireux à deux
De ne créer que des heureux.
De l’union naquirent des nuées d’enfants diables
Pour qui ils donnèrent à tous le prénom de Fable
De parents éduquant sur le bien et le mal
Les enfants en trouvent d’autant mieux la morale.

mardi 20 septembre 2016

En garde

Un peu d'insomnie pour de la poésie...



En garde

Comme une locomotive
Je garde en tête
Ce leitmotiv
Est-ce haine, c’est ef
Quand l’amour motive
Je garde barrière
Pour mes arrières
Trains. Pas peu fier
Du beau métier
Des égoutiers
Je garde le goût
Pour le bagout
Je garde-fou
Trop aliéné
Je garde tout
Tout contre moi
Et du verbiage
Je gare de triage
Je garde chiourme
En jetant ma gourme
Quand je garde-manger
Je garde Adhémar
Où il fait bon manger
Je garde à vue
Le beau militaire
Je garde à vous
Mes rendez-vous
Mes solitaires
Perdants perdus
Je garde mes illusions
Pour mon voisin
Je garde un os
Je garde son chien
Quant au tarot
Je garde sans chien
Je garde rancune
Contre la lune
Qui m’importune
Je gardénal
C’est peu banal
Pour les étoiles
De l’insomniaque
Je garde la niaque
Je garde espoir
Envers la chance
Quant à la violence
Je garde du corps
Et encore
Je garde ça pour moi
Je ne suis pas sot
Je garde des sceaux
Prison d’effroi
Je garde sang-froid
Et puis je crois
Je garde à vie
Pour mes amis
Mon eau de vie
Je garde le sourire
Y’a bien de quoi en rire
Mais je garde envie…
De vivre en garde.

dimanche 18 septembre 2016

Enfance de Provence

Enfin j'y retourne bientôt, elle me manque, j'en possède des gènes... sans gène.




Enfance de Provence

Ombre et lumière sur les Alpilles
Cigales chantant la gaieté
Brillance de Provence

Les oliviers de mes papilles
Régalent ces ferias d’été
Ambiance de Provence

Flammes et fumées des escarbilles
Fringales de feux répétées
Souffrance de Provence

Saintes Maries louent les faucilles
Martingale de sociétés
Croyance de Provence

Ces chevaux blancs que l’on étrille
Madrigal de cœurs en piété
Prestance de Provence

Les lavandes mauves en brindilles
Théologale envie quêtée
Fragrance de Provence

Les tambourins qui s’égosillent
Dialogal amour émietté
Silence de Provence