Une émotion résurgente, une passion historique, des rimes à dessein ...
Massacre de septembre
J'étouffai, atterré, titubant vers l’aube
crépusculaire
Pour affronter deux morgues dont celle de
l’hôpital,
La lame d’acier dans ses
rails de bois
Attendait de nouveau qu'on libérât son mal.
Attendait de nouveau qu'on libérât son mal.
Pas une âme alentour dans la chambre de Grève
Hors le frère bourreau, bras croisés,
Prêt à ourdir sa cruauté,
Prêt à ourdir sa cruauté,
Dans un relent éthéré n’anesthésiant point la
souffrance.
Perdu, égaré, corps vivant à la dérive
Vigie clignant de l'oeil pour entrevoir son havre
Vigie clignant de l'oeil pour entrevoir son havre
Yeux embués de larmes à la vue du cadavre englouti
Je succombai face à la pâle opaline
Marbrée par la camarde, dans son linceul blanc.
Je succombai face à la pâle opaline
Marbrée par la camarde, dans son linceul blanc.
J’agrippai une dernière fois cette main
protectrice
Combien de fois salvatrice déjà tendue vers moi.
Vilenie ! Rien n’est plus cher au monde qu’une
mère.
Ne pouvant arrêter la rame, ni museler le chien
Qui l’emmenaient si loin sur l’autre rive
Je m’efforçai en vain de retenir son âme.
Avais-je si peu cru à la rédemption de Caïn
Pour qu’elle ne me pardonnât point ?
Il neigea dans mon cœur en cette fin d’été
J’en frissonnai d’angoisse jusqu’en haut de la
nuque,
Car de l’échafaud lugubre, l’escalier était rude.
La salive tarie, la gorge asséchée de
terreur
Le fiel fatal allait sourdre pareil au couperet acéré
Qui décapita aux affreux jours de
septembre.
Le Fouquier noir tourmenteur, cet oiseau de malheur
M’enserra des serres de la damnation,
D’aversion il fallut de nouveau qu’il assène
Sa haine inéluctable qui corrompt l’émotion ;
Désignant du doigt la tête tant aimée,
Livide, émaciée, les yeux embastillés
Livide, émaciée, les yeux embastillés
La tranchante langue vipérine assassina l’amour :
« Tu peux l’embrasser dans son sac,
Elle est encore tiède ! »
Elle est encore tiède ! »
Ce couperet prêt à tomber me rappelle le verdict, suite à mes jours récents d'hospitalisation. La vie ne tient vraiment pas à grand chose. Néanmoins depuis un an, le 5 septembre 2015 jusqu'à ce jour, a été, pour moi, un réel bonheur à te lire.
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