jeudi 27 août 2015

Rappelez-vous parfois

Du temps des "Princes", où nous inventions des chansons, je me souviens d'une rengaine qui commençait ainsi : "Rappelez-vous parfois, vous mes amis d'enfance..."
Me reviennent en ce jour quelques souvenirs heureux, dont ces deux vidéos attestent.
Avec ces rires, quelques rimes aussi... Cliquez sur l'un puis l'autre nom... Gégé  et  Guitou







À+…


Eux me font souvenir
De ces heureux instants
Où rien n’est plus ardent
Que le moment vécu.

Nous sommes convaincus
En ce temps du présent
De l’espace grisant
Qui ne peut pas finir.








dimanche 23 août 2015

Le cerf et les deux chiens

Un vieil adage dit : "Qui va à 2 va à 3". Avec cette troisième fable vous allez dire que j'y prends goût... En fait ce sont quelques aquarelles que j'avais faites sur des animaux voilà plus de 10 ans qui m'ont inspiré. L'illustration était en amont du texte.




Le cerf et les deux chiens

C’était l’époque dévolue au brame
Mais en vain se devint celle d’un drame.
Un beau seigneur des bois envisageait ses noces
Et sur son territoire en faisait le négoce.
Plus enclin au terrain
Des arbres verts dont il se régalait d’écorces
Il préféra brouter leurs pousses, à la force
D’un combat de merrains
Repoussant à demain
Son choix de libertin.
Le danger survenant
Comme tombe la foudre
Il partit galopant
Sans autre grain à moudre
Il détala comme un lapin
En oubliant sa faim.
D’un cri, d’un bond, d’un saut
Le conducteur des âmes
Avait quitté la harde où se trouvait sa biche
Pour fuir devant l’assaut
Abandonnant sa dame
Les dignes poitevins n’étaient pas à la niche.
Vouvray et De Beaumont
Les deux limiers à l’encolure dégagée
Par finesse de nez et vitesse engagée
Menaient la meute au front.
Dans la beauté des bois,
Cerf et chiens aux abois
Le premier dans sa fuite
Les autres à sa poursuite
S’enfoncèrent aux tréfonds.
Dès lors le bataillon
Mis plusieurs heures à forcer le beau marginal
Qui dans l’adversité s’était mis à couvert.
Les chiens de vénerie le prirent à revers
Et dans la perfection le tinrent au final.
« Qui te crois-tu pour fuir ainsi notre attelage ?
Lui demanda Beaumont les babines humides.
« Je me marie demain, de mes bois j’en ai l’âge. »
Vouvray le regard noir expressif et limpide
Aboya : « De toi nous allons faire curée
Et n’avons que faire de tes atermoiements ! »
« Esclaves vous êtes et l’enfer si je mens
Je prône liberté pour vos vies torturées. »
Rétorqua l'animal
Dans un brame fatal.
Maladresse innommable !
Le fier cerf fût déchu et y trouvât le diable.
On l’avait alerté
Même le lilas blanc a une ombre portée
Éludant le conseil
Le plus beau lendemain ne nous rend pas la veille.




mercredi 19 août 2015

Les petits riens de la vie

L'éternel présent n'est qu'un instantané de vie ; combien d'images rappellent-elles ces poussières de bonheur fugace dans le sablier du temps ?...
Quelques rimes et photos pour l'exprimer.










Les petits riens


Le bonheur, c’est quoi ?
Des images de la vie
Beauté dont on est ravi.

À en rester coi
D'une émotion assouvie
Par tant d'amour poursuivi.


dimanche 16 août 2015

La chouette et le coq

J'ai pris goût à la fable, et vous livre cette dernière accompagnée d'une aquarelle. Il chante le jour, elle chuinte la nuit et m'ont inspiré ce thème de l'attraction de la lune ou du soleil ; voici "la chouette et le coq".



La chouette et le coq

Un coq altier, à la rouge crête dentée
Estait en justice contre dame chouette
Alléguant l’entourloupe de leurs entités
Emblématiques de sagesse et girouette.
Par ces veilleurs emplumés de midi minuit
S’opposaient le soleil à la belle de nuit.
Le requérant envers l’assignée, courroucé
Et la crête en bataille argua pour finasser :
« C’est qu’elle effraie la nuit
De ses yeux ronds brillants
Et son cri fait du bruit
Comme le chat-huant.
Sorcière qui ripaille
Au jour met la pagaille
L’opposante d’un haut-le-cœur
Tourna son cou flexible,
Son visage en forme de cœur
Scintilla quand elle prit le chapon pour cible.
Toute son allure élégante
Annonçait déjà une défense brillante.
« Quoi ? Vous osez, dit-elle apprendre à nous instruire,
Lorsque vos combats ne cherchent qu’à détruire !
N'êtes-vous pas chanteur ? Et vos cocoricos
Outre leur glas bruyant ne font pas le fricot !
Vous le coq ne vous en déplaise
Dédaignant vos tristes fadaises
Ne voyait l’harmonie des rayons du soleil
De la lune étoilée les reflets tout pareils.
Ce qui existe à son contraire
Grâce à l'Auteur de l'Univers.
Comme pour le jour et la nuit
Vous êtes beau, on me dit laide
Je suis timide, ça ennuie
Vous êtes criard ça se plaide
Au jour vous exhibez vos tâches
Lorsque le soir, moi je me cache
Évoquant lumière pour seule vérité
Et mes ténèbres pour mensonge d’acuité.
Si on se lève au chant du coq
Et l’on se couche comme les poules
C’est pour apprécier l’instant choc
Ardeur à en perdre la boule
Tant pour la flambante aurore que vous chantez
Que pour le doux crépuscule que je chuinte,
Bien plus beaux que le jour et la nuit enchantés
Qui par évidence mettent fin à la plainte. »
Sa raison plut, et sembla bonne
Que le coq en resta aphone.
Las, débouté de sa requête
Notre ergoteur baissa la tête
Alors la chouette blanche déploya ses ailes
S’en retournant libre et lavée de tout libelle
Et dans un vol silencieux
Bientôt disparut dans les cieux
Laissant au coq la girouette pour espoir
Gardant pour elle sagesse sur son perchoir.
Elle en verrait bien d’autres
Quand l’enfer c’est les autres 
Y compris dans le monde animal. 
Gardons-nous de ne voir que le bien ou le mal.