jeudi 23 avril 2015

L'aveugle

Après des rimes issues d'agapes arrosées et pour le moins légères, évoquant de fortes amitiés, je vous propose ce sonnet, qui vous l'aurez compris depuis l'ouverture de ce blog est mon genre préféré.




L'aveugle

Sous un ciel au bleu pur, la mer chantait plus bas
Près de moi, sur la plage, en face de ces choses
On menait un aveugle en lui tenant le bras
Ses ténèbres occultant ces si lointains grandioses.

Il s’en allait, voûté, mélancolique et las
Avec des gestes flous, d’interminables pauses
Face aux flots de clarté de ces apothéoses
Ces deux infinis bleus, il ne les voyait pas.

Soudain ce fut touchant, plus que je ne peux dire
Grâce à l’accompagnante au regard clair et sur
Sur les traits de l’aveugle apparut un sourire.

En s’extasiant pour deux, lui décrivant le site
Au pauvre cœur plein d’ombre elle expliquait l’azur
Et l’aveugle lui dit : « je vois… Je vois petite ».

"Odalabouf"

Le comble en matière de blog, c'est par la mémoire de mon ordinateur que je redécouvre des souvenirs animés. Et quels souvenirs... En cliquant sur l'année des photos, vous découvrirez les vidéos attachées.
Dans la gaieté de ces fêtes j'ai aussi expurgé des rimes vieillies qui saluaient tout un chacun de l'organisation de ces enjouées et bonnes ripailles... Je donne au texte ce titre : "Odalabouf". (Pourquoi ne puis-je m'empêcher de penser fugacement à Platon et à son allégorie du sac de peau ?)
Comme pour le précédent article, ce sont des vers faciles... mais ô combien fragiles... de bonheur.
Amis, continuons de gravir notre chemin...

2006

2010


Odalabouf

Antan c'était la belle époque
Tout comme aujourd’hui la fête
Par la réputation d'une certaine bicoque
Du fait d'une gaie doublette
Où elle et lui, portent élégamment la toque

Dès lors, l'un en oublie tête et colloques
Et l'autre ces soirées anisette
Même le "sans faim" vient voir ce que l'on croque
Émoustillé par la belle andouillette
En proposant d'offrir sa propre pendeloque.

Je vous le dis c'est ça la belle époque
Gâté par les sauces et les blanquettes
Les panses garnies et ventriloques
On remet ça dans de boulottes assiettes
Fuyant régimes ou autre œuf à la coque.

Au début de ce repas univoque
Voilà que l'un demande les burettes
Quand l'autre se gratte les breloques
Un œil envieux sur les cassolettes
Du chef qui officie et du cuistot qui invoque.

Soudain plus personne ne soliloque
Savourant goulûment les secrètes recettes
Sarriette, bouffette, ciboulette débloquent
Des papilles engourdies et pour le peu pompettes ;
Le moment est venu ou certains se défroquent.

Insatiables gourmands, de saveurs on suffoque
Alternant amourettes, crevettes, aiguillettes
C'est l'affamé qui délire d'Orénoque
A l'écoute du sevré poussant la chansonnette
Fort temps d'émotion supplantant l'art baroque.

Puis vient la déconne et les jeux équivoques
Une coquette dévore ses crêpes Suzette
Une autre se pâme des desserts qu'on ne troque
Contre rien d'autre qu'un excès de diabète
Je vous le redis, c'est ça la belle époque.

C'est aux aurores que quelques foies en loques
Gardent souvenir du bon coup de fourchette
Et à l'heure ou va chanter le coq
Ripailleurs prophètes de la bonne franquette
Constatent une fois de plus que ce n'était pas du toc.

Alors faites grâce au poète
Avant que je n'entende que l'on se moque
De ces quelques vers qui ne valent pas tripette.

mercredi 22 avril 2015

Illustration de "La chute de Gouazou"

Je rajoute une plume pour illustrer le poème "La chute de Gouazou"

 

La chute de Gouazou


Ce grand ami disparu, avec lequel nous avons tant partagé, était un globe-trotter ; il aimait nous faire visionner ses films de voyage que nous regardions avec plaisir. D'aucun s'en souvient lors de la fête pour son retour des chutes d'Iguazu. Cette fois ci, on l'avait quelque peu tancé sur son film de 2 heures où seul le bruit des chutes accompagnait l'image. Une forme de méditation qui se poursuivit par une soirée déchainée, qui donna libre cours à l'imagination débridée de ces quelques rimes...



La chute de Gouazou

Je l'ai baptisée Gouazou
À cause de sa chute de reins
Souvenance des chutes d'Iguazu,
Réminiscence du blastocère sud-américain.

Je l'ai sautée Gouazou
À cause de sa chute de reins
Jouissance de foutre au cas où,
Pénitence d'un hémisphère encéphalien.

Je l'ai rêvée Gouazou
À cause de sa chute de reins
Souffrance érotique d'un fou,
Manigance délétère du physicien.

Il me l'a volée Gouazou
À cause de sa chute de reins
Concupiscence exotique du bout,
Déficience éphémère d'un mandarin.

vendredi 17 avril 2015

Camargue

 
Quand reverrai-je...

Heureux qui comme moi a fait ce beau voyage vers la Camargue, qui m'est une province et beaucoup d'avantage...

J'aime cette belle région naturelle et je poste ces quelques photos pour mieux l'imager ?
Les rimes présentées sont sans prétention; elles ne sont qu'un modeste reflet de la fascination qu'exerce sur moi cette Douce et belle Camargue.

Je vais la revoir dans quelques jours... lors d'un de ces séminaires de remise en forme avec de fidèles amis.




Douce et belle Camargue

Amoureuse enserrée entre les bras du Rhône
Grand delta symbolique d’Arles, Grau et Fos
Gardienne inassouvie de somptueuse faune
 Que tu es belle.
Zone humide enflammée, fulgure émotionnelle
Religieuse initiée d’Aigues-Mortes aux Saintes
Rizière embastillée, libertaire étincelle
Que tu es belle.
Occitane assoupie aux musiques tziganes
Des courses et corridas insufflant jusqu’à l’os
Les chants sacrés flamboyants des férias gitanes
Que tu es belle.
Tes champs recouverts d’eau ont déifié ton nom
Dunes, lagunes et salines si souvent peintes
Lis, iris des roubines en ont fait ton renom
Que tu es belle.
Littoral sableux du Beauduc à l’Espiguette
Flamants roses volants sur marais de Minos
Que c’est beau ces taureaux  et chevaux en vedettes
Que tu es belle.
Accolant pour Mistral le verbe au vent d’acier
En mêlant la force d’une amitié non feinte
Au foehn des Alpilles léchant les oliviers
Que tu es belle.
De Saint Gilles à Giraud tu clames ton annonce
Tout est dans l’union de la croix, l’ancre, et du cœur
Foi, espérance, charité sont tes réponses.
Camargue… Que tu es belle.