mercredi 27 décembre 2017

L'hermine et le crapaud

Entendant un juge dire " Parlons peu, mais parlons bien ", la fourrure d'hermine m'a entrainé dans les rimes de cette historiette...


L’hermine et le crapaud

Une terre fécondée par la pluie
Offrit à un crapaud
D’une Vénus fuyant l’ennui
La rencontre d’une hermine bien à propos.
« - Waouh ! La bombe bien roulée ! »
Lâcha le batracien.
« - Cessez les logorrhées de vos billevesées ! »
Rétorqua-t-elle d’un ton académicien.
Le crapaud médusé
Au charisme des mots
Les yeux globuleux d’accusé
Coassa que dans la mare à l’ormeau
Juste il se rinçait l’œil.
« - Fi et peu me chaut ! Suis-je donc assujettie
A vos ablutions sous les feuilles ? »
« - Oh là ! Calmez-vous ! Je n’ai pas la répartie
De mots sophistiqués
Mais quelque peu alambiqués ;
L’hermine blanche et noire représente justice
Dire que vous étiez belle était mon caprice
Restons-en là madame
Sans faire un psychodrame ! »
Pour ces deux histrions un précepte convient
Parlons peu, mais parlons bien.

samedi 23 décembre 2017

Le visiteur des étoiles

C'est l'ami Marcel qui poète à ses heures m'a influencé à transcrire ces rimes sur la fête de Noël, le traineau et les rennes, la Nativité et le mystère des étoiles...
Joyeux Noël à tous.




Le visiteur des étoiles

On attend son traineau
Tiré par quatre rennes
Il revient des anneaux
De sa turne, au froid de la Lune riveraine.
On entend les clochettes
Du rouge chevalier
Les petits à la fête
En rangent leurs souliers
En bas des cheminées
Espérant des cadeaux
Les faisant bambiner
Dans la douce attente comblant leurs idéaux.
Blotti dedans la crèche
Emmitouflé de paille
Un bel enfant de mèche
Attend l’homme sans faille
Venu Dieu sait comment.
Il est fils des étoiles
En haut du firmament
Et libère les voiles
Du traineau d’espérances
Apportant le plus beau cadeau des rois
Pour chaque enfant, cet amour d’assurance
Qui mérite la foi.

mercredi 20 décembre 2017

A l'onde des vies

Par une nuit d'insomnie...





A l’onde des vies

Si je t'entraîne
Toi qui me lis
Je te connais
Je sais ce que tu vis
Je sais qui tu es
Sache que sans toi je ne suis rien
Et qu’avec toi je suis bien
Qu’ensemble on est tout
Partout
Unis vers l’amour
Dans l’univers des jours
Quand tu crois en mes mots
Qui occultent les maux
Du moins les atténuent
En se mettant à nu
Dans cette vérité
En quête d’altérité
S’inondant d’eau de vie
Épris à satiété
En se donnant la vie
De l’Eden aux beaux jours
A l’hymen l’envie
L’offrande de l’amour
Étincelle d’unité
Étoile ou vibrion
Âme, esprit, alérion
Sacralisant d’éternité
La transmission
De notre humanité
Viens, je t’emmène.


vendredi 15 décembre 2017

Le jugement de l'âne et du cochon

Cette petite fable sur le rapprochement des êtres à la venue de ces fêtes de Noël





Le jugement de l’âne et du cochon

Par un temps de cochon
Se tint dans une grande bacchanale
Devant les animaux ronchons
Session du tribunal.
Au froid matin se présentèrent
Le gras cochon, l’âne grisâtre
Dont tous les assistants glosèrent
Jugeant d’entrée les deux bellâtres.
Dès la lecture de l’acte d’accusation
Devant le roi des animaux
On reprochait bêtise et perversion
A des accusés immoraux.
Maître Corbeau porta la charge :
« - Le plus grand des deux est si bête
Que l’humain par bonnet d’âne l’a rendu barje
Et l’autre nettoie tout, des ordures aux gobettes
Que les rats lui en mangent la couenne
Sans qu’il s’en rende compte ;
Les deux sont associés au diable, porc et âne
De nos espèces, ils sont la honte ! »
Lors Maître Hibou avocat de la défense
Chamarré, souriant, d’une grande élégance
Manda humblement la parole :
« - On le dit miné d’appétits grossiers, c’est fol !
Le porc est très propre et ne mange qu’à sa faim
Car plus intelligent qu’un chien
Ces tours de cochons à la fin
De l’accusation justifie les moyens ! »
« - C’est pour ça qu’il grogne en se vautrant dans l’ordure
L’âne chaud associé à sa luxure ! »
Vitupéra notre corbeau !
« - Mais ne faites pas le cabot !
Dire du mal sans preuve du porcin en somme
N’est que cochonceté
L’animal sacré parce que plus proche de l’homme
Est un doux mal-aimé tant chéri des mouflets ;
Pour l’autre et sa chaleur,
L’âne chauffe la crèche ou bien est-il lubrique ?
Et question connaisseur
Le voyez-vous aimable ou bien bourrique ? »
« - Ne passez pas du coq à l’âne ! »
« - Maître Corbeau c’est vous le coq ! Le bonnet d’âne
Etait jadis un compliment
Comme quoi on était sage et savant ;
Vu qu’on dénigre tout
Vous avez voulu en faire un benêt têtu ! »
« - Vous êtes un vil idiot Maître Hibou ! »
« - Et vous un malotru !
Vous préférez la honte à l’encouragement
Hep ! La carotte rend aimable
Mangez-en !
Vous serez moins minable
C’est elle qui fait avancer l’âne. »
« - Président j’en ai plein le dos ! »
« - Normal, si vous étiez un âne !
Terminons la querelle en quelques mots
Du tact les plus stupides
Sont ceux qui en jouissent le moins, plus rapides
A salir leurs voisins
Moi, je veux ici seulement la vraie justice ! »
« - Moi aussi ! » s’écria le corbeau argousin
« - Cochon qui s’en dédit ! » Répliqua la malice.
La Cour délibéra
Aussi vite que détale les rats
Le lion dit son jugement :
« - Ici point de patience et de longueur de temps,
Le tact, parmi les sens
Contribue le plus à l’intelligence
Car trop souvent du juste sens
On en détourne l’évidence.
Âne et cochon sont libres
Tact et intelligence sont leurs équilibres
S’ils sont bêtes tout comme nous
Ils ne sont point idiots, mais sages, aimants et doux.
Lorsque l’on sait que tout arbre à son ombre
Le voile qu’on porte sur l’autre sans encombre
Comme le blé cache l’épeautre
Dissimule les vraies qualités par des faux.
Avant de condamner les autres
Songez à vos défauts !