jeudi 26 juillet 2018

Dan à Sion

Seule la poésie permet de longs voyages d'autant plus lorsqu'on emprunte les chemins de l'ésotérisme. En Europe de l'Est on glisse parfois dans le berceau du nouveau né un arcane retiré du jeu du Tarot, afin de lui permettre de retrouver et suivre le bon chemin...


Dan à Sion

Ce soir, dans l’ombre, en l’ire où s’aigrit la mémoire,
J’écrirai, au risque d’aviver des remords.
J’errerai dans mes pensées au fil de l’histoire
Sans pouvoir expirer et sans lâcher les mors.

En effleurant la rose aux fragrances, enivré,
Ignorant la fratrie, sur la croix délivré,
Seul, j’ai vaincu, l’art ému, au cœur de l’ivraie,
L’immanente espérance et l’aliénation vraie.

De l’oiseau envolé aux cendres du Phénix
A l’élixir de vie, puis à l’eau de jouvence
Les soufflets de mon cœur ont été moins prolixes
Essoufflé par la peine obviant la connivence.

Lors je m’en remettrai à l’horizon qui sombre ;
Toute révolution ne repart en arrière,
Ne pouvant revenir sur le passé des ombres
Qu'un sang pur écoule ses amours meurtrières.

mardi 24 juillet 2018

Neuvaine à l'ombre du Zigouiller

Un poème écrit il y a plus d'une quinzaine d'années, et toujours... toujours d'actualité... dans un monde bouleversé et bouleversant. Et toujours... toujours des guerres ! Pourquoi les hommes au lieu de s'aimer s'entre-tuent-ils ? Vous avez dit : "mammifères" ? Mêmes eux sont moins cruels !


Neuvaine à l’ombre du Zigouiller

La Somalie craque
Du fric pour des sacs
De riz
Mais qui donc envie
Le sort de ces vies
Meurtries

Le Liban explose
Depuis qu'on l’impose
D’un art
Funeste et fumiste
Élan intégriste
Tocard

Le Rwanda pompa
De sa mise au pas
Soudaine
Du sang sensation
Pour une ponction
Mondaine

La Bosnie piégée
N’a pu engranger
Son blé
Curage à l'affût
De guerre quand elle fut
Comblée

La Russie durcie
Ne s'est plus vue si
Sereine
Par l'hiver précoce
D’une guerre atroce
Tchétchène

L'Irlande a vécu
Conviction vaincue
Malsaine
De ses religions
Souillant ses régions
De haine

Tout l'Afghanistan
Fier de ses titans
D’antan
S’en fut mis au ban
De sots talibans
Tyrans

Le Moyen-Orient
Berceau des croyants
Croissant
Recrée le djihad
Pour une croisade
De sang

Feue la Palestine
Cherche ses racines
Réelles
Pour unir ses fils
À l'avenir d'Is-
raël

vendredi 20 juillet 2018

Le Loup et l'Oie blanche

La naïveté face à la bestialité, un vrai parcours du combattant, semblable au jeu de l'Oie...


Le Loup et l’Oie blanche

Si tant est qu’on les lise
Les fables ne disent point de sottises
Laissez-moi vous conter
Celle de la redoutable naïveté.
Il était une fois aux confins de l’Alpage
Un bien grand méchant loup
Réputé pour ses étripages ;
Le prédateur filou
Reconnu comme étant le pire
Ouvrait sa terrible gueule sur tout,
Enfin, tout ce qui bouge et qui respire.
Itou notre passe partout
Se sentant de la fête
Venait d’éradiquer cinq têtes
D’ovins, mettant les bergers en détresse.
On fit appel à l’oie, oiseau d’un grand rapport ;
Outre le gain lorsqu’on l’engraisse
Pline en cite sa vigilance au fort
Sans compter le duvet, les plumes
Cette messagère d’un autre monde
Indiquant au loup son labyrinthe de brumes
Devait l’éloigner à la ronde.
Quand l’Ysengrin du Gévaudan
Las d’y courir et de s’y rendre
Vint lui montrer les dents
L’oie blanche sut s’y prendre
Elle donna l’alarme
Mais ne voulut rendre les armes.
« -  Ôte-toi du chemin ! » dit la bête cruelle
« Où je fais de toi mon pâté. »
« - Je ne suis pas sacrificielle
Et sur mes platebandes, il faut savoir compter
Or je vois le loup, qui de surcroît n’est pas blanc,
L’oie blanche que je suis, lui tiendra siège
Confortée par les pièges
Du chemin initiatique accablant. »
« - Ridicule ingénue ! Va donc toi et les tiens !
Il faut que je me venge
Peu m’importe notre entretien
Il faut que je te mange ! »
« - Je ne suis point l’agneau, et la force est en moi
Tu n’échapperas au puits ou à la prison
Si tu perds la raison
En te vengeant sur moi !
Si tu t’obstines, c’est la mort
Si tu t’inclines la libération. »
Le loup au loin perçut chasseurs et labradors
Devant s’enfuir du lieu, dit à l’oie en faction :
« - Tu es si bête, personne ne te résiste ! »
« - Ainsi te souviendras-tu de l’oie cabaliste ! »
Toute grâce empreinte de confiance et candeur
Par la naïveté témoignant d’innocence
Contre la dureté du monde prenant défense
Remet les choses à l’heure
Le loup ne revint pas. Qui dit : ni foi, ni loi
Est en aliénation.
Le loup ne connut de divagation
Que tant qu’il ignorât les oies.