mardi 3 octobre 2017

Je dessine

J'adore monsieur Luchini... J'ai été emballé sur sa façon de défendre la poésie et très sensible à sa magistrale interprétation d'auteurs afin de donner respiration à cette forme littéraire.
Mais la poésie, ça fait peur et il le sait. « Laissez-vous aller, ne cherchez pas à comprendre », nous rassure-t-il...
A supposer qu'en poésie, seul l'auteur détient vraiment la vérité de ce qu'il écrit ?



Je dessine

Je dessine à Seyssins
Je dessine à dessein
Sur l’amour
Je dessine ses seins
Leur offre un contreseing
Comme toujours
Il faut voir Saint-Pourçain
Pour se vouer aux saints
Je dessine au sein
De mon tracassin
Des icônes de saints
Petersbourg
Je dessine un dessin
Analogue au destin
Du plus long de nos jours
Je dessine au tocsin
Des tuiles de la Toussaint
A l’huile de ricin
La ville de mes atours
Je dessine roussins
Et spadassins
Galoches et mocassins
D’une révolte sans retour
Je dessine un vaccin
Un tantinet peu sain
Pour mes vieux jours
Je dessine Knock médecin
Je destine aux malsains
Un dessin abyssin
Une aurore au jour
D’une couvée de marcassins
Pour un mauvais tour
A Maudétour-en-Vexin
Je dessine l’essaim
De l’abeille alentour
Au mielleux vol succinct
Au bassin du secours
De Jésus je dessine l’esprit saint
La force du carassin
Un vendredi saint
De Judas l’assassin
Je dessine le larcin
Le coq et les porcins
Et puis tous les philistins
Qui crient au secours
Je dessine les buccins
Qu’elle croque avec amour
Je dessine à dessein
Je dessine à Seyssins
Je dessine encore des Saints
Je dessine sur ses seins
Sur les coussins, le traversin
Je dessine tous les saints
Antonin, Justin, Félicien
Symphorien, Valentin
Tous ceux de nos amours
Je dessine enfin
Pour nos adénomes enceints
Par les piques du destin
Je dessine en vain des oursins
Au vin de Saint-Amour.




2 commentaires:

  1. Ils sont ENORMES ces vers.....j'aime
    J'apprécie beaucoup Monsieur Luchini.
    ID

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  2. Excellent... Il ne manque que la voix pour déclamer ce texte

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