jeudi 28 juillet 2016

Énamouré

J'avais perdu ma plume, mes vers et l'aquarelle...
Puis comme tout est dual, le blanc et le noir, le chaud et le froid, etc. , il y a toujours un côté qui est la dérive de l'autre, mais pas l'inverse...
Bref, j'ai repris ma plume, mes vers et l'aquarelle.



Énamouré

L’amour est à la haine
Ce que pile est à face
Comme vice versa.
Qui tend donc encore vers ça
Sans perdre la face ?

Car
De l’amour dérive la haine
Et non point l’inverse !

Or
Seul l’amour est vie
Quand la haine tue !

En conséquence
Seul l’amour qui donne la vie
Propose éternité en transmission

Subséquemment
Si l’amour donne envie
L’envie n’est point amour
Elle n’est que haine d’amour
Ne donnant point la vie
Mais au contraire la mort.

Dès lors
Chaque être qui naît toujours de l’amour
Peut choisir de mourir de haine
Comme leurre d’un trompe-la-mort
Mais sans amour pérenne.

jeudi 21 juillet 2016

Un peu de lustre

Au moment où l'on cherche à assassiner de nouveau les langues mortes, m'est revenu à l'esprit cette locution latine : "Lux in tenebris" (La lumière dans les ténèbres).
Aussitôt peinture et quelques rimes...

 
Un peu de lustre

Des trois dimensions de la Terre
Aux ténèbres plurielles
Qu’elles me donnent en bref l’unité de temps.

Chandelle éteinte d'une chanson mortelle
Quinquets fermés des crimes masqués
Candélabre assombri de vaines palabres
Réverbère occulté de pattes de cerbères
Fanal tranchant de Germinal
Lanterne rasante à la poterne
Lampadaire vacillant d'une envie lapidaire
Flambeau suintant pour suaire en lambeaux.

Des trois luminaires des cieux
Aux ténèbres plurielles
Qu’ils m’indiquent enfin l’unique lumière.

lundi 18 juillet 2016

Frottements de la viole

Le vécu fait des jours plus tristes que d'autres... En quête d'inspiration, comme dans les châteaux du moyen âge où discouraient de l'histoire humaine, les troubadours, une pluie de larmes sur les barques du passeur d'âmes et du temps qui passe...



Frottements de la viole

Dès lors la haine n’est pas vaine
Car il n'est plus d’excuse
Feu l’amour fut un jour en veine

Éventreur à l’obscène étrenne
On sait que tout t’accuse
Dès lors la haine n’est pas vaine

Jolie poupée de porcelaine
Fleuron fané, confuse
Feu l’amour fut un jour en veine

Cruelle est la hyène malsaine
L’Attila qui abuse
Dès lors la haine n’est pas vaine

Fini le bouquet d’oxygène
Pour l’ombre ivre et diffuse
Feu l’amour fut un jour en veine

Voir le bourgeon qui se gangrène
D’une raison obtuse
Dès lors la haine n’est pas vaine

Enfer ! Sus au croquemitaine
Fers au violeur de muse
Feu l’amour fut un jour en veine

Quand choira vilaine rengaine
On choiera la recluse
Feu l’amour fut un jour en veine
Dès lors, la haine n’est pas vaine

dimanche 10 juillet 2016

Pot aux roses

Les secrets essentiels renvoient à notre vulnérabilité humaine. Je vous délivre cette nouvelle fable dont l'idée m'est venue avec une aquarelle que j'ai faite dans le parc de la Teysonnière près de Bourg en Bresse. Le pot aux roses était un petit étui où les dames de jadis enfermaient leurs bijoux... ou leurs secrets.



Pot aux roses

Il était une fois
Un jardin d’autrefois
Comprenant toutes les essences,
Les arbres de la vie et de la connaissance
Avant que secret ne déflore
Une grâce nue comme flore
Rose dissimulée
 Appas qui s’appelait
Chloris, la déesse des fleurs.
Le joli mythe de pureté et d’amour
Par sa beauté, par son odeur
Cachait sous boutons de roses tous ses atours
Pour en troubler le doux Zéphyr.
Face à ces émotions et ces à-coups d’envie
Pour qu’il commence à la chérir
Rose pâle de modestie
Avant de séduire le cœur
Du rose cru de la pudeur.
La timidité émousse le sentiment
Pour en rougir de confusion
Et lorsque le rouge ardent pousse à la fusion
Sans plus aucun ressentiment,
De cœur, de corps et de désir
On en vient au divin plaisir.
Dès lors pour qui rejette
L’argument du poète
Qui éclaircit par fable obscure
Le grand secret de la nature
Pour découvrir la vérité
Libre, on se doit de pénétrer en profondeur
La rose de vertu, la fleur
Cette offrande d’altérité
Qui comble en son attrait tout élan créateur,
Les pétales au centre et sur les membres en croix
Goûtant le moment de bonheur
De l’extase qui vous foudroie.
Chante rouge gorge dont la tâche au jabot
N’est point résultat de piqûre d’églantine
Mais goutte de sang d’une couronne d’épines
Récompense de Dieu comme rose flambeau.
Fallait-il de l’Eden se montrer plus discret
Les tons de la rose ne pas les désourdir ?
Ainsi en est-il des secrets
A vous faire rougir de trouble ou de plaisir.