jeudi 27 octobre 2016

Le Fou et la Mort

Après tout si la fable pioche en général ses thèmes dans les mythes et les légendes, pourquoi ne s'inspirerait-elle pas également du tarot ? Dont acte...




Le Fou et la Mort

Dans les arcanes du Tarot
Où se mesurent tous les mythes
Laissez-moi vous compter le rite
De ceux qui se joignent comme deux gouttes d’eau.
L’un est sans nom, l’autre est sans nombre
Tous les deux unis par le même mouvement.
L’un n’a que les os et représente les ombres
L’autre a de la vie tout le scintillement.
Quand le treize désigne l’arcane sans nom
Le vide du zéro rappelle Agamemnon,
Vacillation entre innommable et innombrable.
Le fou au baluchon n’est plus analphabète
Il mettra les outils de la vie sur sa table
Quand l’animal le pousse à sortir de la bête.
La mort fauche les vies comme on fauche le blé
La preuve en est de sa colonne vertébrale
Elle est loin de rester de poussière ensablée
Grain de blé doit périr pour renaitre vital.
« Beau mat, ça me fout la mort quand on meurt debout. »
« En ta fin est mon début ! » Répondit le fou
« Nous les deux seuls atouts en marche
Avons la mémoire du monde
Nos forces réunies font la bonne démarche
A avoir sur la mappemonde :
Du pas de vie à trépas et vice versa
Le vide contient la vie dans l’indéfini,
Lorsqu’on perd tout sauf la raison, plus de forçat !
On œuvre hors simagrées à l’amour infini
Échec et mat aux fesses
Par folie et sagesse. »
Que l’on ne soit pas né
Ou a contrario mort
Dixit le Mat à mort, la vie se joue des mors,
Par un acquis inné
Et force d’oxymore
Des portes du temps et du nombre des années.

mardi 25 octobre 2016

Sorcières

L'halloween ainsi que le thème de la chasse aux sorcières m'ont inspiré ce sonnet.




Sorcières

Dans la forêt des ronces, elles errent faméliques
Entre déserts et ergs elles filtrent leurs essences
Dans ce sang virginal qui ne donne naissance
Qu’aux onguents de sorcière envenimant des cliques.

La souffrance du mal, médiévale relique
Supplicie le vulgaire au doute d’impuissance
Instille maladie de la déliquescence
Effraie, corrompt, tourmente et rend mélancolique

La femme se veut être possédée par l’homme
Mais non pas par le diable à en tuer l’axiome
Pour transmettre la vie à notre devenir.

Car la vie affronte la mort et la démasque
Des Parques tyranniques il faut tomber le masque
La terre dévastée se mettra à fleurir.

samedi 22 octobre 2016

La grille

La grille annonce une volonté du silence, une barrière au langage, un frein à la liberté... Ou encore un espoir à la franchir pour sortir d'un labyrinthe. 
Une de mes photographies récentes, m'en a suggéré un symbolisme et ces quelques rimes, car on se trouve toujours d'un côté de la grille qu'il soit bon ou mauvais.




La grille

Est-ce bien utile
Ou farce de joyeux drille
Illusoire cellule projectile
Au cycle habile
De te faire griller
Aux rais du grill
Du paradis du jour
Quand la lave sourd
Sans protectrice grille
Au fonds des puits
De l’enfer des nuits ?
Ô belle et spatiale grille
Fière puissance érectile
Refoulant le cadre du réel
D’une illusion versatile
De flamme universelle
Te crois-tu donc si fertile
A perpétuer un rituel ?
Ce n’est pas si facile
Dès la grille du parloir
Lorsqu’on découvre le spectacle
Face à la vie
Quelque peu volatile
De surmonter l’obstacle
Des vices et de l’envie
D’une grille à franchir
Par désir de s’affranchir
Du reptile ;
Puis d’accéder à quelque chose
Qui tourmente le nombril
Mais qui nous enchose
Notre amour de vie.
Et voila que la grille emmure
S’annonçant hostile
Avec son silence, le ghetto
Les vétos
Les murmures
L’entrave de liberté ;
Alors on voit les autres
Derrière l’autre grille
De château devenu sable
Aux poupées déshéritées,
Emprisonnés
De l’autre côté
Par morale pulsatile
A en fuir leur modèle
Pour devenir rebelle.
Faut-il ouvrir la grille
Temporelle, pour affronter le vertige
Egoïstement infantile
Et subséquemment infertile ?
Subir de ces hommes liges
Le tournis de leur désamour
Sauf à avoir recours
Aux vertus mercantiles
De leur grille d’analyse
Pour se voir à son tour
En crise
Derrière la grille
De lecture et de mots croisés
Sinon casés.
On en devient horloger
Pour entendre le tic-tac
D’un cœur qui se mutile
Par l’arrêt du temps gagé
Devenu inutile
Vu l’arrêt de mort par ressac
D’une heure trépassée ;
A en perdre le subtil
D’une raie blanche à dépasser
Inconscient des étoiles
Voie lactée du moutard
Qui du néant s’étoile
Par téton transmissif
A en ouïr un mot tard
Que le verbe est foi
Quand l’univers c’est soi.
Et tout recommence
De l’autre côté
Par pure clémence
En rien affectée,
Un arrêt devant la grille
Comme l’arrêt buffet
De la double grille
Qui produit de nouveau son effet
Pour lui futile :
Ainsi fut-il !
Et utile à soi :
Ainsi soit-il.