jeudi 13 octobre 2016

Au temps qui s'emballe

Il faut prendre le temps des ans quand il convient, car le temps s'en va vite... C'est pourquoi la sagesse est sensée venir avec l'âge, pas forcément lorsque d'aucuns ressassent le temps passé, à l'image vaine d'un orpailleur qui ne trouverait plus de pépite sur un terrain épuisé.



Au temps qui s’emballe

A vous qui ressassez
Les bijoux du temps passé
Orpailleur sur vos vieux jours
Aveugle à la lumière d’un abat-jour
Oubliez les souvenirs
Des doux amours du temps jadis
Érotiques, saphiques ou vieux complices
Quand l’envie de vie n’est plus en lice.
Si le temps s’emballe
Souvenez-vous de Lamballe !
À tort ou à raison vitale
Est-ce bien raisonnable
D’écouter le chant de vestales
Lorsqu’on a des chagrins qui recouvrent la table ?
Du frein de l'espoir il faut serrez les mors
Car dans le cas contraire vrai sot
Vous briseriez les sceaux
De la boite à Pandore !
Tout ce qu’on n’a plus, nous appelle à courir
Par nocive frustration qui ravive la chair
Régénérant le désir
D'un vieux corps en jachère
Sans trop pouvoir en jouir.
Tragédie grecque au phantasme obsédant
Mélodie d’échec au sarcasme évident
Enlisement dans de larmoyantes dérives
Incontinentes, causées par tant d’absence,
On croit dès lors aimer toute envie maladive
Sans ne pouvoir plus assujettir les sens ;
C’est le temps à ne plus pouvoir guérir
De ces amours-là qui vous font tant souffrir.
C'est un vrai don que de s'offrir le pardon.
Faites donc que le cœur qui s’emballe
Ne subisse pas le sort de celui tant aimant
De la princesse de Lamballe !
Outre la vérole offerte par ses amants
Coupée de son amie la reine
Elle eut tambour battant
Le cœur mangé vivant.

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