samedi 22 octobre 2016

La grille

La grille annonce une volonté du silence, une barrière au langage, un frein à la liberté... Ou encore un espoir à la franchir pour sortir d'un labyrinthe. 
Une de mes photographies récentes, m'en a suggéré un symbolisme et ces quelques rimes, car on se trouve toujours d'un côté de la grille qu'il soit bon ou mauvais.




La grille

Est-ce bien utile
Ou farce de joyeux drille
Illusoire cellule projectile
Au cycle habile
De te faire griller
Aux rais du grill
Du paradis du jour
Quand la lave sourd
Sans protectrice grille
Au fonds des puits
De l’enfer des nuits ?
Ô belle et spatiale grille
Fière puissance érectile
Refoulant le cadre du réel
D’une illusion versatile
De flamme universelle
Te crois-tu donc si fertile
A perpétuer un rituel ?
Ce n’est pas si facile
Dès la grille du parloir
Lorsqu’on découvre le spectacle
Face à la vie
Quelque peu volatile
De surmonter l’obstacle
Des vices et de l’envie
D’une grille à franchir
Par désir de s’affranchir
Du reptile ;
Puis d’accéder à quelque chose
Qui tourmente le nombril
Mais qui nous enchose
Notre amour de vie.
Et voila que la grille emmure
S’annonçant hostile
Avec son silence, le ghetto
Les vétos
Les murmures
L’entrave de liberté ;
Alors on voit les autres
Derrière l’autre grille
De château devenu sable
Aux poupées déshéritées,
Emprisonnés
De l’autre côté
Par morale pulsatile
A en fuir leur modèle
Pour devenir rebelle.
Faut-il ouvrir la grille
Temporelle, pour affronter le vertige
Egoïstement infantile
Et subséquemment infertile ?
Subir de ces hommes liges
Le tournis de leur désamour
Sauf à avoir recours
Aux vertus mercantiles
De leur grille d’analyse
Pour se voir à son tour
En crise
Derrière la grille
De lecture et de mots croisés
Sinon casés.
On en devient horloger
Pour entendre le tic-tac
D’un cœur qui se mutile
Par l’arrêt du temps gagé
Devenu inutile
Vu l’arrêt de mort par ressac
D’une heure trépassée ;
A en perdre le subtil
D’une raie blanche à dépasser
Inconscient des étoiles
Voie lactée du moutard
Qui du néant s’étoile
Par téton transmissif
A en ouïr un mot tard
Que le verbe est foi
Quand l’univers c’est soi.
Et tout recommence
De l’autre côté
Par pure clémence
En rien affectée,
Un arrêt devant la grille
Comme l’arrêt buffet
De la double grille
Qui produit de nouveau son effet
Pour lui futile :
Ainsi fut-il !
Et utile à soi :
Ainsi soit-il.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire