jeudi 12 juillet 2018

Vade retro Lilith

En essayant d'imaginer le pire du bel Adam... Toute une histoire de pomme !



Vade retro Lilith

Je me réfère à tes assauts
Où j’ai mis bas les armes
Noyé dans mes larmes
Aux stridences d’une alarme
Que ton allure désarme ;
Mes sinistres habitudes
Assujetties à l’incommensurable solitude
D’une morbidité absurde
Me lèsent.
J’ai dû crier encore ton nom aux niaises falaises
Bordant la grotte obscure
De la fertile intensité qui déniaise
Jusqu’au malaise.
Je me sers de tes ressauts
Soufflant sur les cendres de nos amours
Cet air d’infernale jouissance
Sans attendre aucune gratitude
Pour le coup de grisou au cou de grigou
Élimant le dernier soupir lourd
Des blessures de mon cœur,
Flamme vacillante du candélabre de l’enfance
De mes ténébreuses rancœurs
Louant les vertus de ces lunes astrales
Qui me soulagent du fardeau de la peur
De ta beauté fatale.
Succube maudite
Si je ne te l’ai dite
Que cette vérité soit écrite !
Je me perds dans tes faisceaux
De prison de vaine lumière
Regardant l’avenir
Au travers du trou de serrure
Sans penser à ouvrir franchement la porte
Pour écraser les lueurs de cloportes
Gangrenant ma haine du temps
Et fuir enfin dans l’instant
Tes immunes caresses impures
Assaisonné de ton venin de serpent
Pour que germe en moi le spectre de l’ennui
Dans les cauchemars de ces viles nuits.
Je m’enferre dans tes cerceaux
Ceux de cette chamanique envie commune
Qu'aucune plume, aucune
Ne peut conter, ni barbouiller
Aux encres de l'écume
Des larmes de mes yeux
Essaimant jusqu’aux cieux
Les laves et les scories de ton corps explosif
Volcan aux anneaux nocturnes
Envoûtant comme ceux de Saturne
Miraculeuse destinée de mes nerfs à vif.
Je m’éclaire dans ton berceau
De Janus lubrique inéluctable
M’imposant ce chimérique recto verso
De grâce assujettie à mon art défendant
D’une gifle acide qui te claque ma porte
A mon corps dépendant
Pour mettre fin au sortilège mordant
Dément, où je m’y casse les dents ;
Puis pauvre banturle, je ne hurle
Que pour graver au fer rouge ces mots évidents :
Que le diable t’emporte !

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