mardi 12 décembre 2017

Cou courroux

Une petite fable sur ces demoiselles qui nous réveillent tôt le matin par leurs chants lancinants...




Cou courroux

Sur la branche d’un figuier une tourterelle
Pleure son compagnon infidèle
Car le tourtereau a quitté le nid
Suite à un embrouillamini
Dû à une autre demoiselle
Qui l’attirait à tire d'ailes.
Triste, elle refuse pitance
Les yeux pleins de souffrance
En fuyant nature et soleil
Seule, honnie, attristée à nulle autre pareille.
En se serrant, se bécotant
Jamais n’eut-elle amant autant ;
Et c’est en lui laissant prendre la citadelle
Que leur union révéla l’infidèle.
De leur foi sur l’arbre où ils roucoulaient
Guettant rosée et araignées
Jamais tourterelle ne sera consolée
Pour avoir été dédaignée.
Oui l‘amour d’oiselle peut être massacré
Même marqué du collier noir bordé de blanc
Venant de sa Turquie où elle était sacrée
Par son chant monotone et lancinant.
L’infidélité est comme la mort
Et n’a pas de nuances
Si colombe trompeuse a des remords
Fidèle tourterelle a des regrets immenses.
Ainsi le don Juan accroc de son désir
De l’excitation des conquêtes
Voit l’acmé du plaisir
A ne pas succomber aux liens de la layette.
Du mariage boiteux
Le volage use de béquille
Prend des libertés d’avenir douteux
En laissant dans la plaie l’esquille
D’un lent poison d’amour
Pour le bel oiseau gourd.
Toute tourterelle devrait se prémunir
Par un battement d’ailes
Car elle n’a pas besoin du triste sire
Qui n’a pas besoin d’elle.

1 commentaire:

  1. Ce qui est agréable c'est que le chant de
    "ces demoiselles" nous rappelle cette jolie fable.
    CD

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