Le vieil homme affable
Il la regardait sourire depuis toujours
Dans sa lumineuse splendeur
Écoutant toutes ses ritournelles d’amour
A ne plus voir passer les heures.
Elle était belle, elle était fraîche
Vive et claire livrant ses flèches
Pour notre vieil homme elle était
inoubliable
Elle se prénommait Fable ;
A son insistance elle voulut remédier
Étant bien éduquée.
- Vous m’avez toujours étudiée
Pour ne pas dire reluquée
Curieux, sur votre banc d’école
Puis très exalté sur celui des amoureux
A l’abri de tout protocole
Jamais mise au ban des niaiseux
J’ai pour vous toujours le même âge
Celui de la fontaine.
Je suis boussole d’aiguillage
Chantant calembredaines
Sans aucun préavis
Jolies fredaines de la vie
Avec tant de véracité
Que l’on regarde son enfance
Dans mes moralités,
En buvant mon eau de jouvence.
- Pour vous dire la vérité
C’est grâce à cette assiduité
Que Fable vous me gardez jeune
Par vos propos dont je ne jeûne.
- C’est à ces fleurs du temps
Que l’on passe son temps
De toujours avoir poursuivi
D’être libre et non asservi.
- J’ai souvent à l’esprit cette unique question :
Qui suis-je ? - Ne vous en bloquez pas le larynx
C’est la question du sphinx.
Je vous fais cette
suggestion :
Le corps est le cierge de
l’âme
Qui reluit dans la nuit
Notre crane est le siège
de l’esprit, la flamme
Qui brillant tous les jours
nous évite l’ennui.
La vie n’est qu’une longue
enfance
Qui avec le temps nous
aiguise
Au temps de la confiance
Même si les ans nous déguisent,
Il faut sans cesse s’étonner.
Je suis là pour laisser
des traces
Quand la rancœur et sa
sœur l’aigreur nous menacent
Il ne faut pas se
reprocher
De vouloir rester jeune en
vie.
Je suis née Fable, et je
reste un écrit
Qui comme un premier né
n’a que pour seule envie
De comprendre en poussant
des cris.
Bref en lisant mes vers
A tort et à travers
Pour mieux goûter la sénescence
Pour mieux se connaître soi-même
Celui qui me lit a le gène
de l’enfance
Celui de l’églantine, et
non du chrysanthème.
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