Le lièvre et le taureau
Chacun croit en sa
force en vantant sa stature,
S’assimilant à Dieu,
il se veut un héros
A se dire plus fort que ne l’est la nature
Pour preuve ce récit
du lièvre et du taureau.
Tous deux se toisèrent
en bordure de clairière
Sous des cieux
orageux
Sentant la poudrière
Vu leurs airs
ombrageux.
Excité des nuées au
ciel en baldaquin
Le taureau chercha
noise
A la vue du lièvre
Taquin
De par son pelage,
lui s’appelait Ardoise.
Les preux herbivores s’affirmèrent
être porteurs
Du langage du ciel
Représentant le
créateur
En ruminant foi démentielle.
Le lièvre illuminé de
charge
Zébrant de vitesse la
terre
Zigzagua d’un bout à l’autre
et de long en large
Se disant vif comme
l’éclair.
Afin de bien montrer
sa force
Le fier taureau pour
en découdre
Gratta le sol, cornes
dressées, gonfla le torse
Se fit puissant comme
la foudre.
« Je suis le feu
subtil » dit le lapin futé
« Étincelle de
vie,
Intelligence et
vérité
De Thor je suis l’envie
Qui tue les illusions
mentales. »
« Je suis le
foudroiement », répondit le bovin
« Le
déséquilibre fatal
L’instinct plus fort
que le divin
Pour Zeus j’annonce
catastrophe
Sur toute destinée
Mon souffle et ma
bruyante colère apostrophent
Bien avant de tout
piétiner. »
En s’écartant du
vrai, en niant tout espoir
Ainsi fut scellé
entre le blanc et le noir
Cet acte
d’incompréhension.
Le violent orage
suspendit les tensions ;
Une pluie
torrentielle
Mit le lièvre au
terrier
Par routine
sacrificielle
Laissa le taureau au
pierrier.
La prodigieuse ondée
ratifia la rupture
Authentifiant que neutre
et juste est la nature
Quand elle fait
pleuvoir, autant
Sur les imbéciles que
les intelligents.
Voilà comment on arrive à écrire une belle fable. Un taureau et un lièvre dont la rencontre est presque improbable, mais dans cette fable leur antagonisme est presque vrai. Dans une fable tout est possible. La preuve. Bravo pour cette fable.
RépondreSupprimerJules S.