jeudi 17 août 2017

La fourmi et la cigale

Pour son titre, inspirée du grand maître, cette fable qui ne fait toujours pas la part belle à la cigale. Ce dessin de qualité pour l'illustrer trouvé dans les archives du net, malheureusement sans le nom de son auteur.




La fourmi et la cigale

En activant ses cymbales
Le ventre creux, la Cigale
Afin de se faire remarquer des femelles
S’abandonna à chanter
Son très lourd cérémoniel
De l’été.
Une fourmi dans son trou
Travaillait les bouts de brout
Se creusant un long passage
Pour à sa promise lui porter un message
De mariage.
« - Que fais-tu, bête menue
Si loin de tes congénères ? »
Dit la chanteuse ingénue.
« - Mais je déplace ces pierres
Pour permettre sa venue. »
« - Je doute que tu aies la vertu nécessaire
C’est-à-dire la patience
Pour ce dur travail immense ! »
« - Oui, confessa la fourmi
C’est la force qui me pousse
Et non la polygamie
Derrière se trouve ma bien-aimée si douce
Si je meurs sans la trouver
Sans remords du dépravé
J’aurais eu folle espérance
Que seul donne l’amour au sang de la confiance. »
« - Pauvre fourmi embruinée
J’affole mes dulcinées
Sans affronter l’amertume
Des racines de légumes ;
A mes rythmes et convenance
Dans cette journée glorieuse
Je cymbalise en ma caisse de résonance
Attirant les amoureuses
Qui écoutent ma musique
Sous mon charme magnétique
En chantant tout à mon aise. »
« - Vous chantez j'en suis fort aise :
Et bien ! Priez maintenant. »
Tel un éclair survenant
Un moineau stoppa le chant
De la cigale empalée.
Fourmi en vit tout l’or des gemmes trimballés.
La voie de la patience est parsemée d’obstacles
D’aucuns vont au raccourci
Facilité ou débâcle
D’autres en constance endurcie
En retrouvant leur fiancée
Comme la fourmi d’ici
Par histoire romancée
Savent que de l’arbre la racine est amère
Mais que ses fruits sont si doux hors de l’éphémère.




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