jeudi 24 août 2017

D'un bout à l'autre

Ce texte influencé par ce que l'on m'a mis dans le crâne lors de ma petite enfance: il parait que petit je râlais tout le temps ? Je me souviens que mon père disait que nous habitions " rue des râleurs ".



D’un bout à l’autre

Lorsque j’ai connu la lumière
Elle m’a éblouit
J’ai crié, j’ai pleuré
Je me suis assoupi
Au corps du beau
J’ai bu le lait
Dès le premier corbeau
J’ai vu le laid
J’ai appris à râler.
Puis les attaches de l’enfance
Les liens de la souffrance
Les baisers de l’amour
Qui irriguent la foi
Jusqu’à l’adolescence
Les affres de l’espérance
Les baisers de Judas
Qui imposent la loi
Je me suis mis à maugréer
Ce qui revient à râler !
Dès la maturité
L’abysse des sommets
Oxymore de vie
Mais aussi mort d’envies
L’absence de vérité
De l’arbre de la connaissance
A l’œil d’un nouveau judas
Qui offre la science
Ses fausses monnaies
Une liste d’abonnés
Pour apprendre à donner
A porter le bonnet
Et s’abandonner
Ça m’a ulcéré,
J’ai râlé.
Aux baisers de la passion
 Cette ultime croyance
De la paternité
De transmission d’humanité
Qui se veut éternelle
D’expression fraternelle
Ont fait que d’autres ont râlé.
Aux baisers de la raison
Epris de sagesse et déraison
Oxymore d’oraison
Plus funèbre que célèbre
Dans la vaine sénescence
A comprendre les veines
De la dégénérescence
Enfin j’ai appris à hurler
J’ai de nouveau crié, pleuré
En bref j’ai de nouveau râlé.
Ce râle qui effraye
Par la peur de la mort
Qui tient ce fil de vie
Au fil de l’épée
En proposant la paix
Qui oblige à râler
Une dernière fois...
Du moins au moindre frais
Lorsqu’elle frappe à la porte
Aux frimas de l’hiver
Où volent les feuilles mortes
Extirpant du noir la lumière
Qui éblouit.

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