Jeu de dupes
Sur son fil une courtisane
Aspirait au repos
D’un travail filigrane
Construit bien à propos.
Dans les airs une
libellule
Virevoltait toute à son
aise
Cherchant au crépuscule
Quelqu’un qui la déniaise.
Lorsque l’une prêchait pour
une faim primale
L’autre sans fin, tissait à mal.
« Eh bonjour »
dit l’épeire
A notre péronnelle
« Je vous ai observé
sur votre plan d’eau claire
A gober vos vers en
kyrielle
C’est peu ! Venez
donc à ma toile
Faire un repas
royal. »
« Aurais-je
moucherons, moustiques et papillons
Vivants et à mon
aise ?
« Un festin de
grillon ! »
« Les déchiquetant, moi-même,
ne vous déplaise ? »
« Bien sûr »
répondit l’Arachné
A notre embobinée.
Regard dans les étoiles
Du chemin printanier
La demoiselle ailée s’englua dans la
toile
De l’ardente araignée
Aux aguets.
« Déliez-moi
madame… »
Pleurnicha notre intruse.
« Vous qui vous
montriez infâme
Ne voudriez donc point
qu’à mon tour je n’abuse ?
Mon tissage de soie
Emprisonne mes proies
Dont je fais mon
régal ! »
Brusquement, nullement
poussé par la fringale,
Un vrai prédateur de
réflexe
Une mante aux mandibules
fortes et broyeuses
Vraie machinerie
bousilleuse
Sans le moindre complexe
Et sans aucun scrupule
Mis en morceaux nos deux
crapules.
Quels que soient nos
penchants
Quels que soient les enjeux
Quand on suit les méchants
On périt avec eux.
Tout méchant disant " Faire du bien " cache son naturel. Malgré la belle illustration de cette fable si bien écrite, je reste réfractaire aux arachnides.
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