Le faisan et le renard
A la lisière d’un bosquet
Un faisan de Colchide
Claironnant du caquet
Pour attirer une sylphide
Se posa sur un arbre
Embellit de ses couleurs d’or
Et cessa ses palabres
Fier, beau, dans l’espoir de Pandore.
Tel un argonaute vénal
Au sein de la nature aux
pâlottes nuances
Rusé renard si chic dans
sa robe hivernale
Mirait le vol et
l’élégance
Le plumage et la longue
queue
Aux iridescences de bleu.
« Que nous sommes
beaux. » Lança-t-il.
« Je préfère mes
cuivres ! »
Brava le volatile.
« C’est donc vous qui
gagnez les trésors de la vouivre ? »
« Qu’est-ce
donc ? »
« Il s’agit bien d’un
don,
Les trésors de Jason
Et surtout sa toison
Posés chez le serpent ailé
Reviendront de droit au
plus bel emplumé
Arc-en-ciel de couleur…
A vous voir, c’est
certain, vous revient cet honneur. »
« C’est donc
moi ? Ça me grise. »
« Bel oiseau, voulez-vous
que je vous y conduise ? »
« Tous ces trésors
pour moi ? N’est-ce point mercantile ? »
« Que nenni !
Point de mythomanie,
Promesse de goupil. »
Où l’on voit que ça
flanche
Aux vils envoûtements
C’est quand on scie la
branche
Qui supportent nos
fondements
Ou que l’on en descend
Au doux chant des sirènes.
D’un coup de dents en l’occissant
Le fourbe montra le vrai côté
de l’aubaine.
Joli minois est séduisant
S’il veut trop plaire, il
fait l’erreur d’être frivole
Sa fin n’est qu’un échec
cuisant
Tout serment de renard avec le vent s’envole.
Tout serment de renard avec le vent s’envole.
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