mardi 25 avril 2017

L'oubli

Sommeil, mort, oubli, trois chloroformes des sens, les mêmes fondements sans dualité si ce n'est la vie qui elle, mémorise.


L’oubli

Dans ma nuit noire malgré la lune
Je contemple l’immense dune
Écoutant murmurer les vagues d'infortune
Se briser sur ses flancs, s'échouant une à une
Elles sont à ma mémoire
L’écho du désespoir.
Mon cœur de ses plaies entrouvertes
Se reflète dans ces eaux vertes
Triste,  de ces jours loin de toi
Palpitant encore aux souvenirs d'autrefois
A vouloir corrompre l’infini
De me rendre cet amour fini.
Quid des beaux jours où tu disais m'aimer
Promesse aux vents pour n'oublier jamais ?
Que reste-t-il de ces doux regards
De cette tendresse à mon égard ?
Plus rien ! Je tourne en rond
A la fatale confluence
Du Styx et de l’Achéron.
A quoi bon ressasser le passé !
S’il n’est de hasard, alors reste la chance
Bel amour, essuie l’oubli de tes pensées.
Les cris stridents des goélands
Viennent rompre  le silence
En tournoyant de folles danses
Costumés comme toi de leur plumage blanc.


lundi 24 avril 2017

L'extrême ponction du carabin

Cette petite fable pour illustrer l’hypocondriaque livré au fameux Knock, le docteur escroc de la pièce de Jules Romains et dénoncer le marché de la peur et de sa commercialisation concernant la santé entrainant des déboires médicaux comme par exemple le coût des 94 millions de vaccins H1NI de la grippe aviaire de 2009.





L’extrême ponction du carabin

La démente inquiétude est le pire des maux
Comme apanage du démon
Foi des jugements extrémaux
Du bon roi Salomon.
Cette petite fable
Pour en démontrer l’effroyable…
Marchant vers le progrès
Un brave clerc sans gène
Appris avec regret :
Tout est cancérigène.
Dès lors, chaque jour plus soucieux
Pour sa santé, des germes, il prit un médecin
Au commerce ambitieux
Qui lui administra bésef potions, vaccins.
S’aggravèrent ses troubles
Croissant le nombre de visites
Les piqures en gras-double
Du docteur parasite.
Le clerc n’en pouvait mais
D’autant que son village
Par ingérence désormais
Multipliaient les dépistages
Réguliers.
L’inquiet fut anxieux, de plus en plus angoissé
Frappé du bras hospitalier
Qu’il supposait le délasser
De ses peurs ataviques.
Le guérisseur lui faisait subir un calvaire
Administrant moult placébos antiseptiques
Jouant sur ses travers.
Abreuvé de médicaments
De visite en visite
Il coucha le carabin sur son testament
Pour assurer survie et poursuivre conduite.
Hélas ! Ce fut sa fin !
Oui, l’imagination trompeuse fait souffrir,
Ne faites pas votre héritier d’un médecin
Sinon vouloir mourir.




mercredi 19 avril 2017

Vers naguère

C'est vers la Manche que les "Vents" me soufflent ces vers de Manche...



Vers naguère

Vers de Manche
Au pont feint d’Arromanches
Vers de gris
La bataille du pèlerin gris
Ver de terre
Fureurs de deux éclairs
Vert de rage
Les Thermopyles et l’outrage
Verre de bière
Les Fabiens de Crémère
Verre de gare
Le coup de Trafalgar
Vair d’hermine
L’héraldique de Bouvines
Verre d’eau
Ce « Merde » à Waterloo
Vert galant
Quinze cent quinze à Marignan
Ver luisant
Les ténèbres de Bagrévand
Vers du nez
Les émois de Tournai
Ver à soie
Pour gagner de surcroit la bataille sur soi
Vers d’enfer
A ne voir guère que les guerres de naguère
Et pour ce service de douze verres à pied,
Enfin j’opposerai des vers de douze pieds
Aux vieux sons des combats, un poème non vain
Pour n’ouïr que le rythme des alexandrins.

lundi 17 avril 2017

Fenêtre sur vie

Fenêtre sur mer du côté de Pléneuf-Val-André, où je m'étais posé...


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Fenêtre sur vie

Écluse du gite
Mousse d’envie essentielle
Naufrage et rengaine

Fenêtre sur vie
Écume de vague en ciel
Nuage d’eau vaine

Bévue de l’esprit
Embrun d’âme martyrielle
Encrage d’aubaine

Horizon de larmes
Postillon de vers de miel
Ancrage de peine

Icône d’espoir
Belle Ostie ectoplasmique
Dénoyage en chaine

vendredi 14 avril 2017

La marmotte et le martinet

Une petite fable affable sur le sommeil...




La marmotte et le martinet

Une fois n’est onques coutume,
Cette fable entre mammifère et bête à plumes.
Après hibernation, une jolie marmotte
Se trouva nez à nez
Avec un martinet.
Surpris, curieux, il la survole en rase-motte
Et l’apostrophe ainsi :
« Moi durant mes acrobaties
Je dors en volant et vis rêves et chimères ;
Pour vous, tout ce temps à dormir
Dans un trou, sans percer les mystères
N’est que pure folie et mieux vaudrait mourir ! »
Elle l’entend gentiment, lui qui a peu de pattes
Pour se poser, puis répond : « Oh ! Mon bel oiseau
Il vous faut monter haut, pour planer dans la ouate.
Dès mon réveil le monde est beau
L’hiver nous sommes au chaud et perdons du poids
Pour mieux vivre la végétation du printemps
Rongeant, broutant, vivant le temps
De nos amours, de joie.
Vous concernant, sans cesse en survolant les songes
Je gage le contraire,
L’esprit ne pouvant se soustraire
Du miroir aux alouettes ; et par les mensonges
  De vos rêves, on n’y peut réussir de la sorte. »
Là-dessus, notre oiseau s’emporte.
« Vous passez la moitié de la vie à dormir
Quand je refais le monde
En ne cessant de battre de l’aile sans fuir
Je suis loin comme vous d’être une moribonde ! »
Rêve ou réalité, inconcevable issue.
Faut-il mieux vivre que dormir ?
Question qui nous rend la pensée carrée-bossue
A nous faire embaumer de myrrhe.
Le doute nous accable en ces deux allouvis,
Dupes de leur savoir, sans trêve;
Mais c’est dormir toute la vie
Que de croire à ses rêves.