Le bon apôtre du crocodile
Certes, la raison du plus fort
Livre dans le monde animal
De façon cruelle à la mort
Tout autant l’agneau que le petit marsupial.
Il est une histoire ancestrale
Dont la nature a le secret
Qui pousse à être trop discret
Sur cette inversion entre le bien et le mal.
Ainsi, il était une fois
Un grand crocodile acariâtre
Envieux et de mauvaise foi
Dégoisant, tant de gueule il avait, sans rabattre.
Un paresseux passant par la
Voulût traverser la rivière
« Que viens-tu là, le koala
Me troubler l’onde ! Vas-y ! Fais ta
prière ! »
« Seigneur ! Je ne veux rien de plus
Que quelques brins d‘eucalyptus
De l’autre côté de la rive
Et ne sait y aller sans tronc à la dérive ».
L’animal aux écailles de roc
Trois quart de gueule, un quart de queue.
Jura dans son milieu aqueux
« Tu te moques ! Sinoque, autant que je te
croque ! »
« Seigneur même en dehors du guet
Je n’injurie le crocodile
De Sobek je suis haranguet
Du souverain des eaux je ne cherche qu’idylle. »
L’aveu de l’ourson à fourrure
Cicatrisa les déchirures
Le futur sac ainsi sacré
Comblé de joie en oublia de massacrer
« Ami je te fais traverser. »
Dit-il sans plus tergiverser.
Qui d’amour agrandit son cœur
Rétrécit sa bouche au silence du bonheur.
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