jeudi 2 février 2017

Une femme pleure

La poésie parle souvent d'amour et des femmes ; elle est aussi adaptée à la manifestation du moi et de l'autre. Les aléas de la vie ne suggèrent pas que de l'amour... malheureusement. Dans la catégorie tristesse, je dédie ce poème à ces femmes, à ces mères qui souffrent ...

Une femme pleure

Conçu dans le malheur
Vers les heurts d’horreur
Loin des cœurs,
Bambin naufragé
Pas encore enragé
Emporté par les rus
De l’école des rues
Aux rives de l’anxiété
D’une société
A user les sangs
Plutôt que les godasses
Le jetant innocent
Anémié et en sang
Bien avant les printemps
De sa jeunesse
Dans une détresse
Telle,
Que le lait soit bon
Qu’il soit laid de beau
Sans effort d’oxymore,
Qu’il respire encore
Dans l’affreux décor
De guerres
Comme naguère
Où il n’espère
Guère
Que le martyr.
Partir,
Il te faut partir
Sur l’heure
Pour l’issue du bonheur
Écoute ton cœur
Enfonce dans ta peau
Que l’amour est plus fort
Que ce diable d’appeau
De diable au corps ;
Ce n’est que fable
Lamentable !
Non, je n’en démords
 Pas
Que sa vie soit la mort
Ici-bas
Ou là-haut
Je voudrais
Étouffer ces salauds
Qui corrompent son sort
Je voudrais tenir les mors
Des chevaux de l’Apocalypse
En freiner leur essor
Qui foudroient,
Par une folle éclipse
Dans une sotte ellipse
Sans tour de magie
Sinon un tour d’hélice
De haine
Plutôt que d’adn,
La lumière innée
De cet enfant
Qui immolée
Ne se remémore
Que du sang
Au goût du regret
Plutôt que du remords.
Je voudrais qu’il se sauve
Pour ne pas égrener
De bon gré
La longue liste des morts
En serrant les mors
Des vapeurs de panique
Aux valeurs tyranniques.
Le voir humain plutôt que fauve
Sans qu’on commémore
A l’ombre des sycomores
Les vainqueurs historiques
Qui mangeant leurs figues
Au suc de haine
A ne voir que des zigues
Agiter des drapeaux
De corsaires
Aux libertés de faussaires.
Oui je voudrais le mener au port
Enfin que l’apport
Des rais du soleil
Irisent
De beauté son éveil
A jamais !
Mais une femme pleure
Le fruit de son ventre vendu
Une femme pleure
Son amour vaincu
Une femme pleure
Ses enfants disparus
Des femmes pleurent
L’humanité perdue
Des mères pleurent amères.
Des mères pleurent
Leurs mères
Des mères pleurent
La Terre
Leur mère !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire