mercredi 13 mars 2019

Chasseurs sans fin

Voilà cette toute dernière fable sur instinct et destin...



Chasseurs sans fin

La lune indifférente
Grimpe lentement dans la nuit obscure
Rendant plus éclairantes
Paroles échangées de pourceaux d’Epicure.
« - On se ressemble tant », dit au Maître Hibou,
En le filochant, un chat noir au grand bagou,
Avec gros dos et patenôtres.
« - Hormis mes griffes acérées autant qu’un matou
Mais qu’aurais-je donc tant qui ressemble au minou ?
Pour cette absurdité faut-il que je me vautre ? »
« - Mais vos gros yeux dorés comme les miens
Qui sondent les ténèbres
Tête ronde, oreilles fines des Egyptiens
Qui nous rendent célèbres
En semblant sommeiller, pourtant ne sont que feinte.
Veilleurs de nuit on effraie sans autre complainte
Du soir que ces petits cris terrifiés
Des craintes de nos futures victimes. »
«  - Que d’ombres noircies sacrifiées
Pour vos appels au crime ;
Bonne chasse remplit le ventre
Quand la vôtre ne jouit que de la prise !
De l’amour de la haine vous êtes le chantre
Vos minauderies sont de mauvaises emprises,
Et nuisent au bon aloi du mangeur de chagrin
Comme vos ronrons de requin !
Je me méfie de vous
Et vous défie de me sauter au cou !»
« - Mais ne faut-il pas suivre son instinct
Pour seule vérité ?
Seul le génie réside dans l’instinct !
Voilà pourquoi je suis idolâtré. »
« - Mieux conviendrait conscience et puis sagesse
Car l’amour donne vie et la haine la mort
Chat miné de détresse ! »
En défendant leurs vies, ces deux coquefredouilles
Restèrent ce jour-là de vrais chasseurs bredouilles.
La vie est comme un conte
Ce n’est pas sa longueur, mais sa valeur qui compte,
Chasser sans ne rien prendre
C’est bien comme lire et ne rien comprendre.
La lumière inspirante
Du soleil se déploie tendrement sur la nature
Rendant plus lancinantes
Paroles assourdies aux sujets de Mercure.




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