mardi 1 septembre 2015

Le chaton et la mouche

Cette nouvelle fable et son aquarelle sont accompagnées d'un souvenir de porcelaine de plus de 65 ans qui m'avait été offert par une infirmière.



Le chaton et la mouche

Un chaton n’avait pas d’ami
Pour jouer avec lui
Et prenait comme une infamie
Cette journée de pluie
Qui l’astreignait au carreau.
Une mouche n’aimant pas l’eau
Apprécia la maison
Où il faisait si bon
Puis la pitance du minet
La douceur de ses coussinets.
« Que veux-tu la bestiole ? »
Dit-il un brin exaspéré.
« M’amuser de ta fiole
Et voir tes crochets acérés. »
Dès lors il prit la mouche
Et la vraie mouche en grippe
Affaire de principe
Sautant pour l’escarmouche.
Elle esquiva le pitre
Se moquant de ses piaulements
Tapant contre la vitre
Pour mieux le voir claquer des dents.
Minet guettait sa proie voler
En s’imaginant la croquer
Et cette frustration
Le faisait chougner d’inaction
« Mais que vous vaut cette méfiance ? »
Demanda d’expérience
D’une patte-pelue
Le petit chat velu.
« Un oiseau-mouche culotté ! »
Fit la mouche harceleuse
Qui était ennuyeuse
A force de tournicoter.
« Dans la cruche l’oiseau se cache
Et n’a pas peur de vos moustaches »
Curieux et vexé, minou fit tomber le vase
Et ne vit rien au fond.
La mouche désinvolte en aviva l’extase
Le prenant pour bouffon.
 « Faites-en une niche
Car c’est vous l’empoté
Quand on est si godiche
On lit le chat botté ! »
Le chaton s’empressa de voir
Qu’il n’est trompe, ni dard sur mouche vrombissante
Soudain d’un geste prompt d’espoir
Lança sa patte armée de griffes jaillissantes
Et du parasite empressé
Fit une bouillie compressée.
Puis dans le pot, d’un pas félin, il s’introduit
Préjugeant que si le temps joue sur le moral
On ne gagne vraiment rien à tromper autrui
Et encore moins à lui faire la morale.




1 commentaire:

  1. J’adore cette fable. Du rythme, c’est pétillant, une excellente fable, divertissante et émouvante, et la fiction est vraiment en phase avec la chute et ses trois morales
    Claude

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