dimanche 24 septembre 2017

Le ver luisant et le ver à soie

Cette fable sur la destinée... Quoi que !




Le ver luisant et le ver à soie

Dans une nuit d’été scintillait un lampyre
Il aurait tout donné pour avoir un empire
Echanger sa lumière
Ne plus voir ses œillères
Pour de la vérité
En trouver l’acuité.
Vint à traverser des hautes herbes aux mûriers
Un ver à soie peu enclin du sort des bestioles
Mais attiré par la luciole.
Imaginez donc ces deux vers
L’un lumineux mais peu habile
L’autre soyeux, vétilleux et bien peu ouvert.
« - Mon ami, dit le sot, quelque peu volubile
Le hasard
Me met sur la voie de votre art
Je ne sais de ver nécessaire
A fortifier notre univers
Mais peut-être êtes-vous cet être exceptionnel
Qui me dira enfin le savoir éternel. »
« - Etonnant ! Car c’est vous qui portez la lumière,
Mais je veux bien répondre au mangeur d’escargot ;
Demain, ici ou hier
Il n’est pas question de ragot ! »
Posé sur la bruyère
L’ignorant resta sans asile
Suivant les dires du compère fil-à-fil.
« - Avant tout fileuse, je suis obnubilée
A dérouler le doux fil de ma destinée
Dont le sort me désigne
Un mûrier qui soit digne
Afin de dérouler le fil de ma bobine. »
« - Dans quel but ? » Demanda la luciole chafouine
« - Vraiment vous êtes un vagabond
Mais au profit mon bon !
Lorsqu’on coupe le fil de ce tissu précieux
De ces millénaires de Chine les envieux
Ont lutté du savoir
Et se combattent pour l’avoir. »
« - Non pour que le cocon devienne papillon ? »
S’insurgea le lumineux aiguillon.
« - L’inévitable sort
Coupe le fil quand bon lui semble
Car il n’est point de mon ressort
De changer, d’arrêter le destin de l’ensemble. »
Le ver luisant comprit
Que son bonheur ne viendrait pas
De ce qui est bien trop construit ;
Poussé par sa lumière, il poursuivit ses pas.
Foi de ver, n’allons pas ou le chemin nous mène
Allons où il n’y a pas de chemin qui freine.



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