samedi 8 septembre 2018

Regrets d'antan au gré du temps

Rêve ou souvenir, quelque fois le temps est porteur de réalité ou d'imaginaire...



Regrets d’antan au gré du temps


Assis sur le vieux banc du jardin
Le temps pour ultime meurtrier
Cheveux ébouriffés par un vent badin,
La peau aux embruns mordillée
Je m'alanguis d’un instant séquentiel
Aux rais couchants de l’astre du ciel.
Les douces caresses de la brise
Glissent sur mon cuir fragile, sensuel
Mais glacent ma moelle en crise
Jusqu’au plus profond de mon âme.
Mes pensées s'envolent dévoyées
Par un concert d’oiseaux perchés
Dans les arbres du parc aux drames
Bercée par cette mélopée baroque
Qui m'évoque angoisses et chagrins
D’une autre époque.
Celle où sont venus les tempêtes et gros-grains
Quand tu disais m'aimer pour l'éternité.
Du sombre exil chronophage
Jamais je n’ai pu t'oublier, hébété
D’avoir perdu ta bouche lors de ce naufrage.
Sur le lac argenté cygnes et canards
Aux reflux des reflets du soir
Avancent par couple, aux ardents espoirs
De rester unis sans autre avatar.
Le bruit dans les feuillages
Me rappelle le temps du bel âge
Et en brassant ces souvenirs
Je me sens défaillir.
Nous nous aimions tant
Dans ce bref arrêt du temps.
Les effluves de magnolias
Tourbillonnent embaumant l'air ;
Des cris sourds que la lune délia
Dans un délire
S’époumonent dans le désert
Dans les soupirs
De mes espoirs abattus.
Où es-tu ? Où te caches-tu ?
Toi que la vie m'a volée !
Les jours que les saisons écoulent à la volée
Alternant ces joies et ces peines
Laissent ce goût amer de dépit
Comme souvent les orages gris
Et secs de ces chauds étés égrènent
Des larmes de mélancolie sans répit.
Les oiseaux finissent de s'égosiller
Dans le calme sentencieux revenu
Le pic-vert, bien habillé, ingénu
A cessé de tambouriner.
Le ciel paré de sa lumière orangée
M’amène à méditer sur le bonheur
De liberté et de calme intérieur
Me permettant d’apprécier
Ce que la vie m'a donné.
Mais la nuit déployant son suaire
Pour des milliers d'étoiles qui s’éclairent
Au chaos de ma rupture
M’hypnotise ; alors je m’endors
Au milieu de la nature,
Sous la clarté de la lune,
En lâchant les mors.
S’illuminent au loin monts et dunes,
D’un merveilleux décor
Dans ce magnifique univers ;
Quand mes souvenirs à l’envers
Estompent le sevrage de mon  cœur
Le subtil parfum de la rose éclose
Efface le servage du malheur
La vie courre de mille choses
Et mes membres qui tremblent
Sachant que jamais plus
Nous ne serons ensembles
Transpercent enfin mon cœur d’un fer émoulu
Et larguent les amarres
Jusqu’aux confins de mes cauchemars.



1 commentaire:

  1. J'aime cette fable, j'aime cette aquarelle
    du vieux banc. Bravo !
    Mais qui peut connaître sa destinée ?
    ID

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