mercredi 19 juin 2019

Passe ton chemin

Que n'ai-je tant déjà dit de ces cruelles disparitions ? Quel sens donner à la vie que cette absurde et angoissante conscience de sa finalité ? Sauf à avoir la foi pour raison juste avant l'oraison.


Passe ton chemin 


Il est venu remuer le plus intime de moi
Ce trépas
 Cruel, brutal, mortel
Une épreuve redoutable
Pour l’amitié fidèle.
Ils ne sont pas si nombreux mes soutiens attendus
Pour le chemin difficile ardu
La falaise qui se dresse devant moi
Le seul appât
Qu’il me faut franchir
Si je veux continuer à vivre.
A moins que je m’enivre !
La sidération et le choc ont occultés la joie ;
Abattu, prostré, hébété
A en fuir la douleur apprêtée
A refuser de voir ce pire
Fomentant la révolte
 Au plus profond de mes rêves qui expirent
Aux prémices de la récolte
Attendue. Le souvenir du disparu
Et l’immense océan de tristesse
Dans le temps figé d’un glacial absolu
Me plongent dans la détresse.
Impossible d’enclencher la marche arrière
De calmer des hurlements criant à l’injustice
Ni la souffrance qui détruit sans malice
Quand le repli sur soi ouvre la barrière
De l’obsession de ses derniers instants.
Je me décide, quitte à le broyer vivant,
A m’habiller de noir, symbolisant l’obscurité,
Pour honnir la fermeture des yeux, que je revis,
Ce sommeil de la mort avant l’oubli de la vie
Je ne veux en accepter l’éternité,
Cette absence de lumière sous la terre
Pour ce refus de voir le soleil dans les airs !

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