lundi 2 mars 2020

Tarot 22 - La piste des petits cailloux

Tous les détails des arcanes majeurs ont leur importance, ainsi les petits cailloux que l'on trouve sur l'arcane sans nom, la Maison-Dieu et le Soleil ont leur importance.






Suivons le chemin des petits cailloux

Les pierres de l’arcane 13

Confucius a dit : « Qui veut déplacer une montagne, commence par déplacer de petites pierres ».  Et bien ces petits cailloux existent aussi dans le Tarot pour ouvrir le chemin du déplacement de la montagne. Il convient ici d’élever son esprit au dessus des choses terrestres. Pour cela nous l’avons vu dans le livre secret, en parcourant le sentier du Bateleur (N°1) au Pendu (N°12), dont sa Force (N°11) est de par sa place la clé de voute du jeu. Le bateleur a accompli le septénaire du corps, et quasiment terminé celui de l’âme, en arrivant sur la carte de l’arcane sans nom pour tendre vers l’esprit avec tempérance. Le seuil de nos espérances menace d’abréger nos jours et c’est au N°13 que l’on découvre pour la première fois la symbolique des deux pierres, ici représenté par deux os blancs. La dissolution des organes arrive plus vite que prévu, mais la mort n’est qu’un enfantement perpétuel de l’Univers et participe à la création de l’homme céleste où commence notre immortalité. Symboliquement nous l’avons vu (post n°3 du 17 mars 2015) le squelette est nu, débarrassé de toute enveloppe superficielle. La faux est l’instrument agricole, qui indique le rythme des saisons, la colonne vertébrale du squelette est représentée par un épi de blé. Le feu vital descend sur terre au printemps et réveille toute vie endormie, fait ressortir les morts de leurs tombeaux. A l’automne le feu vital retourne au ciel en détruisant violemment les formes créées : c’est la mort de la nature. La mémoire spirituelle conserve les différents états de conscience jusqu’à la supra-conscience dans un éternel moment présent. Cette faculté, est toute à l’inverse de notre petite mémoire volatile et périssable des sens organiques. Les pieds et les mains coupés symbolisent les moyens d’action dans le monde tangible, ils nous tiennent à la terre. Au-delà, il n’est plus nécessaire de se déplacer et d’agir. Les doigts ou orteils sont au nombre de 5 ou 4. Ce 54 est la valeur numérique de l’homme. C’est encore un clin d’œil du tarot pour rappeler que la certitude de la mort est réservée à l’homme. 5+4 font aussi 9 c'est-à-dire le nombre de l’Hermite. Le N°13 est donc bien le gardien de la porte archétype du temps permettant le passage à un monde spirituel. Mourir c’est passer au temps neuf, ainsi qu’au temps 0 du Mat et nous avons la preuve par neuf que 9=0. Après la mort, seul l’esprit perdure, le pied droit du squelette s’appuie sur une tête de femme, rappelant que c’est la chair qui se doit de mourir, mais il la relie par la flamme rouge de sa faux à la tête couronnée symbolisant le sens et l’éveil à la conscience. Le mouvement de l’instrument va ainsi symboliquement de la matière à l’esprit. C’est là que l’on doit prendre en compte les 2 os blancs que l’on ne perçoit pas immédiatement et qui évoquent la structure principielle qui elle ne meurt jamais. L’os ou sa poussière franchit le seuil de la mort, il est le noyau d’immortalité. Nous venons du « sans nom » et faisons l’expérience du temps qui s’écoule. On parcoure une boucle de vie, (car rappelons le c’est la naissance qui est le pendant de la mort et non la vie ; la vie est ce qui est entre mort et naissance ou inversement) une déchirure d’éternité. L’esprit incarné retourne vers un ailleurs indicible, un champ universel, où toutes les consciences ont déjà vécues.

Les pierres de l’arcane 16

Attention en déplaçant les pierres pour construire sa montagne il convient de ne pas marcher à notre perte. Il ne faut pas commettre d’imprudence, c’est une œuvre de longue haleine, où toutes les fautes et ambitions sont foudroyées, entrainant forces perdues ou ruines. Chaque étape est douloureuse... La vie est une souffrance précisément parce qu'elle est une ascension. Souffrir est pour l'esprit la forme la plus visible du travail et… monter c’est surmonter. Ce sont les âmes qui ont commis le péché originel, et la chair n’y est pour rien ! Les 2 pierres, sont donc synonymes de connaissance, voilà pourquoi on les rencontre dans ces trois arcanes. Sur le sol, les cailloux symbolisent la pierre de la connaissance et de la sagesse, et la pierre de la folie. Folie et sagesse sont les deux versants d'une même montagne. Les 2 pierres blanches rappellent ainsi la symbolique des 2 os de l’arcane N°13, ils sont ovules et spermatozoïdes qui fondent l’humain. L’arcane N°16 de la Maison Dieu est la porte complémentaire du N°6 de l’amoureux (Voir post N°2 du 22 février 2015) Les deux pierres blanches sur le sol, mises en évidence par leur couleur qui tranche sur le jaune, figurent la Matière qui servira à la prochaine construction. Elles constituent un signe d'espoir : Ces deux pierres de lumière ou pierres divines deux pierres du ciel qui sont aussi les météorites qui serviront de base à la construction d'un autre édifice plus réaliste, mais aussi plus spirituel, axé sur les bonnes valeurs. Liées à la foudre, ces pierres doivent permettre la construction d’un temple intérieur dont les matériaux auront été purifiés. Symboliquement la Tour est représentative de la psyché, de l’égo, c’est donc le Temple dans l’homme, abritant l’Esprit.  La Maison-Dieu, représente l’éveil, l’éblouissement de la compréhension. Après être sorti de l’Enfer et du Diable N°15 le bateleur trouve l’épreuve de la Maison-Dieu celle du dépassement et de l’éveil (Bouddha signifie « éveillé »). Il devient réceptif aux énergies et volontés supérieures. Cet élargissement de la conscience lui procure la foi, la force ainsi qu'un sentiment de joie profonde. Nos certitudes s'écroulent pour débuter un nouveau cycle d'évolution. La tour rappelle aussi la fameuse tour de Babel qui se voit décapitée par la foudre qui vient du Soleil (la lumière, la Connaissance). L’homme subit les conséquences de l’Incarnation, la douleur, le travail et la mort. Le Verbe préexistait à la création mais pour se réfléchir il faut poursuivre jusqu’à la parole incarnée, jusqu’à l’être humain. L’arcane N°16 nous le montre, la flamme qui vient du Ciel figure l’esprit qui s’incarne. C’est le Verbe qui se fait chair.

Les pierres de l’arcane 19

Elles tendent vers le bonheur paisible. Nul ne le ravira si on l’enferme dans le secret de son cœur. Nous voyons Le Soleil à son zénith au-dessus de deux enfants, l’un mâle et l’autre femelle qui se réunissent par les bras, symbolisant le mariage alchimique des contraires, la réunion d’Adam et Ève, de l’époux et l’épouse du cantique des cantiques de Salomon, ce retour à l’androgyne qui est l’état homogène de la Conscience. Le Nombre Dix-Neuf, est celui de la sagesse, de l’intelligence en action par la maîtrise des puissances et des vertus. Les deux pierres de couleur or sur le sol, os blancs de l’arcane sans nom, pierres découvertes blanches à la Maison-Dieu, évoquent le travail de construction du au labeur alchimique de l’or solaire. Elles sont de chaque côté des personnages, pierre d'or qui donne à chacun des jumeaux la connaissance et le pouvoir de la lumière. Après que l’intelligence humaine se soit libérée de l’envoutement terrestre qui la sépare de la sagesse spontanée, elle peut accéder à l’intuition. Le Soleil symbolise cette union. C’est la sagesse chantée par Salomon.  C’est la clé du mystère entre le verbe et la compréhension, c’est l’explication de toutes les formes de Trinités (Père, fils et Saint esprit ou Mère, fille et Sainte-âme), la clé du véritable sceau de Salomon ou Hexagramme (Sainte trinité lumineuse).
Reste encore le mur. Plutôt un muret qui représente l’interdit, il est peut élevé, et on peut plus facilement le sauter pour la transgression des limites données plutôt que déplacer la montagne. Il est rouge évoquant le désir, la pulsion de la vie, l’éros qui tente toujours de déborder les limites. Voilà pourquoi les deux pierres expriment la dualité dans tout être, le dualisme de ses tendances spirituelles ou matérielles et leur opposition interne, jalonnent ses cartes essentielles du chemin du Tarot. Les jumeaux sont à la croisée des chemins. Le carrefour est le centre du Monde, il est la rencontre avec le destin. Les pierres rappellent la naissance ou la renaissance, celles reprisent à la Maison Dieu permettant de se libérer en se vivifiant pour construire son temple de l’esprit. Après la maîtrise de la matière et des os, la destruction de l’égo et sa dualité, le soleil réunit animus et anima. Toutes les symboliques spirituelles ou religieuses, toutes les fêtes aux solstices solaires, toute croissance et décroissance et vice versa, sont évoquées sur les sentiers de méditation du livre secret du Tarot.

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