dimanche 3 mai 2020

Tarot 24 - Les gardiens assis entre les deux colonnes

En prolongement du post précédent sur le Pendu (12) qui se trouvait pendule entre deux arbres potences, portons attenttion aux Gardiens du Tarot assis entre les deux colonnes








Les gardiens assis entre deux colonnes
(2-3-5-8)
           
Quatre arcanes du Tarot demandent à passer des portes entre deux colonnes aux couleurs différentes. Tout passage comme la naissance ou l’initiation nécessite de passer des portes, la première touche tous les individus tandis que la seconde les sélectionne. Dans les deux cas le Tarot apporte une perception apaisante de la condition mortelle de l’être. Voyons quel sens donner à ces quatre passages.

Les colonnes de l’arcane 2 (La Papesse)
Elles sont blanches et recouvertes d’un voile de couleur chair. Comme l’enfant qui vient de naître et qui ne connaît que la chair, c’est l’attente de l’apprentissage de l’esprit ou bien d’un candidat à l’initiation. Celui qui frappe pourra étudier, méditer, s’élever progressivement vers les sommets de la connaissance et se détacher des basses contingences humaines. C’est la voie pour une éducation structurante. La science dévoilera ses secrets, mais en revanche il faudra conserver le silence. C’est la question de l’être et de son devenir. Entre les deux colonnes se tient la gardienne du temple, dont il faut lever le voile, car la lumière a besoin des ténèbres. Ces deux colonnes derrière le trône de la Papesse représentent aussi le Yin et le Yang ; elles sont également les colonnes symboliques du temple cabalistique de Salomon. Elles sont le principe de dualisation de l’essence divine en deux bases essentielles du destin et de la liberté, faisant appel à l’obligation et à la providence. En effet la Papesse à demi voilée, tient dans sa main un livre ouvert, qui contient le sens signifiant et le sens cachant. Elle est détentrice pour le bien de la chair de la révélation. Le Nombre Deux était dans l’ancienne Égypte le hiéroglyphe représentant un compas sous la forme des pattes de l’Ibis avec ses deux pointes figurant un lien pour deux polarités différentes. Ces colonnes marquent la première porte qui symbolise la naissance, et la circulation possible entre le divin et l’homme, ainsi que le lien entre le masculin, avec rigueur et volonté, et le féminin, avec réceptivité et tendresse. La papesse attend que nous lisions ce Livre qui contient toute la mémoire du corps, dont on apprendra à lire notre ADN. L’égo apparaît, mais faut-il lâcher la proie pour l’ombre ?

Les colonnes de l’arcane 3 (L’Impératrice)
Elles sont entièrement voilées par la couleur chair et représentent le secret du cœur. C’est l’image de la femme assise au centre du soleil rayonnant. Elle est la représentation de l’intelligence créatrice. L'impératrice nous invite à constater qu'en nous, résident les ferments de la connaissance. Le ternaire est le but et l’expression suprême de l’amour : on ne se cherche à deux que pour devenir trois. Si Dieu n’était qu’un, il n’y aurait point de création, ni paternité. S’il était deux, il n’y aurait qu’antagonisme et division, et tout n’aboutirait qu’au partage ou à la mort ; la résultante c’est qu’il est trois pour créer de lui-même une multitude infinie des êtres et des nombres par l’esprit qui vient féconder la matière. La Papesse était l’arcane de l’obscur, de l’inconscient, l’impératrice sera celui de la lumière de la conscience. Pour mourir, il faut passer trois fois, d’où le verbe trépasser.  Le fou détenait dans son baluchon les outils, portant à la naissance du bateleur, accompagné de ses deux mères, celle de la chair du corps et celle de l’esprit. Ces colonnes sont la représentation de la gorge dont le canal, le conduit, désigne l’axe de la parole. L’ombre qui était tapie dans la chair, en désirant la vie, se trouve confronter entre le bien et le mal. La chair contient l’ensemble, elle sera soit le creuset de notre envol ou le cachot de notre enfer

Les colonnes de l’arcane 5 (Le Pape)
Elles sont bleues désigne sans équivoque l’esprit et le signe de la spiritualité. Pour poursuivre sa route sans défaillance, il faut du souffle pour passer cette troisième porte. La prise de conscience qui souffle en l’homme, lui donne une âme, une intelligence, la perception d’une divine approche. C’est le lien entre le ciel et la terre. Ici les arts et les sciences sacralisent les outils du bateleur. Le cinq se manifeste soit par l’addition de 2 + 3, La porte de la conscience (l’impératrice) réunie à la forme de la matière (la papesse), ou encore par l’opération 4 + 1 la forme cristallisée (l’Empereur) exprimant la vérité du germe de son centre le Un, duquel émane son énergie. C’est un lien à faire avec le nombre d’or de Léonard de Vinci et sa « proportion divine ». Le pentagramme exprime aussi la domination de l’esprit sur les quatre éléments. Ici les deux colonnes symboliques ouvrent la porte à l’ascension. Dans l’union de la connaissance de l’âme alliée à la forme manifestée, les cinq sens physiques vont permettre à l’être de différencier la conscience de l’universel avec celle dont il vient d’émerger : l’inconscient collectif. Ces cinq sens devenus spirituels sont ceux qui lui permettront d’ouvrir la porte de la supra conscience. Une représentation peut s’envisager entre le rôle de la prière et de la bénédiction qui présente un double mouvement ascendant et descendant, semblable à la circulation du sang. C’est toute la symbolique de l’image du Pape (voir la main du pape qui bénit). Les colonnes représentent miséricorde et rigueur, comme les colonnes du temple de Salomon. La rigueur simule la prière que la miséricorde bénie. Le pape, le pontife (pont) fait le pont entre le ciel et la terre. Son message signifie qu’il faut prendre conscience que le corps est un temple, qui contient un lieu Saint, c’est le lieu du Soi, celui du Dieu intérieur.  Sa main montre le 2 qui dissimule le 3, c’est là tout le mystère de la Trinité. Le pont est un passage, symbolisant l’arc-en-ciel du pont céleste. 

Les colonnes de l’arcane 8 (La Justice)
Elles sont de couleur jaune. On parle ici des deux piliers de la Justice, qui sont l’indulgence et la raison. Il faut savoir se regarder en face, c’est le miroir sur soi-même, car l’âme relie le corps à l’esprit. Il convient de se juger soi-même. Se mentir à soi-même c’est ne plus se regarder en face. Pour être juste, cela requiert une subtilité et une maîtrise sans faille. Les choses ne sont pas justes parce qu’elles sont bonnes, mais bonnes parce qu’elles sont justes. La balance d’or rappelle l’équilibre à acquérir entre masculin et féminin. Le fléau fait le lien entre les 2 plateaux, comme l’âme fait le lien entre le corps et l’esprit. L’épée jaune est à double tranchant, celle qui sort de la bouche du Verbe dans l’Apocalypse, elle tranche entre le bien et le mal. Elle est surtout l’épée de la lumière, une représentation du Logos, le Verbe qui éclaire. A nouveau derrière ce personnage on trouve les colonnes du Temple, devenues jaunes qui matérialisent le passage à la conscience, que l’on fait après le face à face avec sa Justice intérieure ; elles représentent clémence et rigueur. Cette porte s’ouvre sur le monde de l’âme, qui relie le corps à l’esprit. C’est le passage vers le guide philosophique, l’Hermite (9), l’arcane suivant, celui de la Sagesse et de la Prudence. Toute action produit une réaction, c’est la loi universelle du monde. Le 8 va vers une expansion, celle de l’infini du Verbe créateur. Ce chiffre 8 rappelle aussi la double hélice de notre ADN, langage universel du principe commun à toute création. La Justice nous amène à la chambre des secrets.

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