mardi 24 mai 2016

La méduse et le cheval de mer

Le fabliau nouveau est arrivé.




La méduse et le cheval de mer

Nos eaux de vie ne manquent pas de prédateurs
Tapis, sournois, tentaculaires
Qui vous torpillent en moins d‘une heure.
Tantôt l’un osa s’en prendre au cheval de mer
Séduit par ses jolies couleurs
Et sa nage de monte-en-l’air.
« Beau soleil, voit donc la méduse
Lune d’union de terre et mer
Ombrelle et filaments amers
Capturent, paralysent et usent
Celui qui l’aime, la regarde et s’apitoie.
C’est ma transparence qui t’apprendra sur toi. »
De son corps cuirassé  d’anneaux
Patient dans l’armure du sage,
De Poséidon ayant tiré le chariot
Il dit « J’ai dans mon sac bagage
L’expérience de la Gorgone
Et la fidélité pour prône
Ce qui est bien trop clair n’est pas intéressant
Car mon savoir des êtres n’est point trop récent.
A me connaître j’ai acquis des certitudes
Dans l’océan des turpitudes
Qu’outre le requin et  la ruse
Rien n’est pire que la méduse. »
Vexée dans sa robe en dentelle
Sachant sa piqure mortelle
Elle se jeta d’ombre et lumière diaphanes
Les filins en avant sur l’ignoble profane ;
Pour la fuir il l’avait lentement amenée
Près de l’anémone de mer empoisonnée
Qui de la méduse, cousine et ennemie
S’empara tout de go, ce jusqu’à l’agonie.
Méfiez-vous de ces m’as-tu vu !
L’hippocampe avait entrevu
La vraie lumière qui éclaire
Il savait de l’amour être persévérant,
Dans la vie soyons clairs
Et non pas transparents.

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