dimanche 8 mai 2016

Ras les pâquerettes

Encore un coup de blues expurgeant ce vieux poème écrit en 2001.
J'ai entendu récemment un commentateur de télévision dire que les poètes n'existaient que pour exprimer leurs silences. A bon entendeur...

Ras les pâquerettes

J’en ai marre
De l’enfer de la vie
De la vie
De l’enfer
Et de l’éphéméride
Que l’on nous sermonne
Lorsqu’on est gone.

J’en ai assez
De la guerre des zombies
Des zombies
De la guerre
Et des génocides
Qu’on nous assaisonne
Au son de violons monotones.

Ras la frange
De l’empire des amis
Des vampires
Faux amis
Histrions fratricides
A la douceur synchrone
Qui d’un mot vous cochonne.

J’en ai plein le dos
De l’usure du chômage
Du taux d’usure
De celui du chômage
Et des carotides
Que l’on vous sectionne
En musant dans la zone.

Ras-le-bol
Des enfants de famille
Des enfants
Des familles
Et de tous les cupides
Qui vous doublonnent
Tout sur papier carbone.

Ras le burnous
Des conflits de générations
Des conflits
Des générations
Qui vous dilapident
Puis vous époumonent
Au gros mot de Cambronne.

J’en ai soupé
Des pénibles insectes
Des pénibles
Et des sectes
Autant d’insecticide
Qui de boutons bourgeonnent
Les bourgeons qui boutonnent.

Plus qu’assez
Des tours de Carcassonne,
Des détours
Des cars cassés d’Essone
Des douves fétides
Où plus rien n’alluvionne
La sève du sillon francophone.

J’en ai ma claque
Des « babys » et des clones
Des bébés
Et des clowns
Babylone impavide
D’une guerre de la faune
Qui ravit Perséphone.

J’en ai ras le pompon
De ces politicards
Des polis,
Des tocards
De ces baveux avides
Qui vous confectionnent
Ce piteux hexagone.

Plein les bottes
Des bonimenteurs
Des bonnes
Et des menteurs
Ces valeureux du vide
Qui vous conditionnent
Une vie sonotone.

Par dessus la tête
Des vices de trop
Des vices
Et d’Outreau
Et de ses chrysalides
Qui vous badigeonnent
De leur testostérone.

J’en ai ma dose
Du monde des erreurs
Du monde,
Des terreurs
Des énarques perfides
Qui se déballonnent
Dès qu’on les questionne.

Ras les pâquerettes
Des bouillabaisses de morale
De ces baisses
Du moral
Du risque du suicide
À nier sa personne
Pour en rester aphone.

Mais j’en ai fini
Des braillards de l’ennui
Des brouillards,
De la nuit
De ces instants morbides
Je me désabonne
De cette vie bouffonne.

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