Le chamois apeuré
L'Isard, roi des sommets,
mais craintif à l’envie,
Au pied d’une paroi, croyant voir un chasseur
Au pied d’une paroi, croyant voir un chasseur
Se fit peur
S’enfuyant au bout de sa
vie.
Dame Peur le confond aux tourments de l’angoisse
Dame Peur le confond aux tourments de l’angoisse
Sans qu’il n’en vit la
poisse.
Le chamois eut peur de son ombre
Le chamois eut peur de son ombre
Il eut peur de sa peur
trop sombre.
Avec émoi, gardant l’aisance, il court encore
Avec émoi, gardant l’aisance, il court encore
Il saute, il bondit, va jusqu’au
bout du décor
Un endroit périlleux où d’aucuns
ne s’immiscent,
Sans jamais qu’il ne puisse
De sa nuque blanc jaune en
rectifier la course.
Dans les neiges éternelles,
il était aux limites
Il vit l’eau qui coulant
de source,
Au bord du précipice le stoppa
dans sa fuite.
Que le Maître des Dieux
dédaigne
Intervenir sur les règnes,
Qui l’eut cru ?
Exception fut faite.
Le conseil divin au plus
haut des faîtes
Lui rappela les peurs qu’il avait maîtrisées :
Des sommets, peur de la solitude d’Écho
Peur de changer de peau, de Janus la risée
Lui rappela les peurs qu’il avait maîtrisées :
Des sommets, peur de la solitude d’Écho
Peur de changer de peau, de Janus la risée
Peur de la mort d’Hadès,
la fin des haricots
Sensible à Prométhée par crainte
des souffrances,
Ou Méduse insufflant la phobie des angoisses ;
Ou Méduse insufflant la phobie des angoisses ;
Et même en aberrance
La peur du bonheur des trois Grâces
La peur du bonheur des trois Grâces
Il aurait dû ruminer
d’extase à son âge
Dans ses beaux pâturages !
Il s’était hasardé, n’ayant plus que l’abîme
Ne pouvant plus ni avancer ni reculer
Il s’était hasardé, n’ayant plus que l’abîme
Ne pouvant plus ni avancer ni reculer
Il n’avait plus rien de
sublime
Devant cet abysse, acculé.
Ce n'est pas si facile que
d'ouïr les Dieux ;
Parfois, cela déclenche des troubles morbides.
S’esbignant du névé au plus haut de ces lieux
Parfois, cela déclenche des troubles morbides.
S’esbignant du névé au plus haut de ces lieux
D’un benêt saut d’âne il se
jeta dans le vide.
Quoiqu’on dise sur les peurs et sur leurs dilemmes
Il n’est pas pire peur que la peur de soi-même.
Quoiqu’on dise sur les peurs et sur leurs dilemmes
Il n’est pas pire peur que la peur de soi-même.
Comme d'habitude c'est excellent. Que de détails et de suspense. Merci
RépondreSupprimerSébastien
Merci pour ce beau moment de lecture. C'est génial de pouvoir écrire d'aussi belles fables. Bravo.
RépondreSupprimerDoriane
Merci pour le partage d'une telle fable si agréable
RépondreSupprimerPeter