lundi 10 juillet 2017

Ohé du château

Sommes nous toujours bien dans nos têtes ?




Ohé du château

Il se fait un château
Un petit coin de bonheur pur au cœur virginal
Et il est beau ce château
Quand il s’érige dans la cervelle d’un homme qui a mal
Au moment de sa gloire,
Il rêvait d'un château de la Loire
N’importe lequel
Peu importait les séquelles ;
Ce n’est pas la mer à boire
Sinon l’amère histoire
Il est fier cet homme car il est suzerain
Vassalisant son destin
Lorsqu’il imagine sa princesse en haut de la tour
Dans sa belle prestance, en sa première fleur
Il est là un peu balourd
A croire au vrai bonheur
Elle adule son prince
Qui pour elle seule en pince…
Stop ! Ce n’est pas ce que je vois
Sur l’esplanade des cailloutis
Embourbé dans un château de sable
Je m’en fous, je m’enfuis
Je n’y pense plus
J’ai mal !
J’imagine un autre château
En Espagne par exemple
Avec des tourelles

Et des tourterelles
Et surtout la princesse que j’aime
Qui émoustille les commissures
De mes lèvres qui murmurent
Tendrement
Mais je grimace en voyant tous ces gens
Qui se moquent alentour
Effondrant les fondements des douves
Révélant les chimères qui couvent
Le mensonge de la vie de château
Un boniment démantelé par le temps
S’envolant comme château de cartes
Depuis que ma mie de ma vie s’écarte
Depuis si longtemps !
Il a envie de crier cet homme
Il crie des nombres
Un jour, un mois, cent jours
Tant de nuits sombres
Cent détours
Sans amour, comme toujours.
Il le veut son château
Pour renouer sa vie, équilibrer ses jours comptés
Pour contrer ses fantômes, un château hanté
Château d’eau pour mâter les chopines
Embrasser la vie, démâter l’épine
Mais il n’a de vit que ce château en ruines
Abritant sa détresse, son ivresse et ses fesses
  Ce vieux château où reviennent les esprits…
Croyait-il au château fort
Quand il lui abaissa le pont-levis
L’accueillant à l’envie
Bien avant qu’il ne vit
Qu’elle l’entube ?
Il titube
Et au plus profond de lui
C’est la moite angoisse
La lèpre des mots
Le dégueulis de la poisse
Le chapelet des maux
Qui reviennent en vertige
Des vestiges
Du château brillant
Branlant
Des diamants de la couronne
D’une couronne de dent
Pour son mal dedans
Il n’a plus d’estime pour lui
Aurait-il fallu qu'il s'escrime ?

Car icelui
Lui a éteint sa flamme
En emmenant sa femme
La lui a pris pour dîme
Un dimanche pourri…
Il revoit son château
Un petit coin de bonheur pur à la lueur du fanal
Il se fait un château
Qui s’écroule dans sa tête de malade mental.


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