La
Comédie des mots
Vivre n’est pas chose facile
Évoluer est encore plus
difficile.
Au palais des fredaines
L’archiviste patenté des
fables du livre
Était Croquemitaine ;
Prétextant son manque de
savoir vivre,
D’aucuns se plaignirent.
Le noir capitaine des mots
Pour apaiser leur ire
Sur les fonts baptismaux
Des pertes et profits
Le priva du défi
De l’amour des bons mots
Arguant que ses contes de fées
Faisaient peur aux enfants.
Sur le coup de l’effet
Survinrent des prétendants,
Des détenteurs de vérité
Cloîtrés dans leur
promiscuité.
Et tous ces vertueux
Non point présomptueux
Détenaient la bonne formule
Des mots d’amour précieux
Se disant tous émules
Des principes de Dieu.
Leur persuasion pouvait prêter
à rire
Dans cette prétention du bien
savoir écrire.
La soubrette malicieuse et
charmante
Zerbinette coquette,
En tout point désarmante,
S’était lancée à la conquête
De l’album des trésors,
La vertu en décor
Pas question d'y parler trop
fort.
Rosalinde, des fabliaux
A la fois jeune et vieille,
Maniant la plume avec brio
S’arrogeait le droit de
conseil
Sur le beau livre d’or,
La censure en confort
En refusant les métaphores ;
Le Polichinelle sournois,
Redoutable retors
Si grincheux, menteur, mais
courtois
Courait à travers et à tort
Ayant pour ce bouquin
Le désir du faquin
Refus de se montrer
taquin !
Enfin Matamore en matois
Voulait être mentor
Par ses mots ; fort
adroit
Il avait déjà coffre-fort
D’un recueil catalogue
Au verbe démagogue
Sans besoin d’apologue.
On manda l’avis de Pierrot de
blanc vêtu.
Il regrettait le retrait du Croquemitaine
Qui archivait tout écrit sur
vice et vertu
Tous les côtés de l’âme humaine.
Dans le livre qui, comme
nourriture
Alimente le corps,
Lecture et écriture
Nourrissent les esprits
d’accords
Sur cette ignorance à tuer
Pour être plus heureux.
Lors, il leur dit à chacun :
« Sois ce que tu es
Deviens ce que tu peux. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire