jeudi 4 janvier 2018

Le Paon et le Caméléon


Bonne année 2018 à tous avec plein de lumière dans les yeux et le cœur.
C'est en pensant aux couleurs de l'arc en ciel, que m'est venue l'idée de cette fable...



Le paon et le caméléon

Le roi par son héraut
Un héron chambellan
Fit savoir à ses féaux
Qu’un poste de bouffon était vacant
Il désirait à ce poste ministériel
Quelqu’un qui de lui-même ferait la lumière
Par la maîtrise des couleurs de l’arc en ciel
Pour sur les êtres lui retirer ses œillères.
Cette affaire très incertaine
Quant aux volontés souveraines
Fit craindre, je vous le concède
Que l’ombre noire à la clarté succède.
Les prétendants à la fonction
Ne furent pas légion.
« - Léon ! Léon ! » Survint le paon
L’obséquieux charlatan
Arguant au roi Lion
Qu’il était ce pygmalion
En faisant voir sa queue
Si ostentatoire de petit roi.
Quelque peu belliqueux
Il n’existait que lui, il fallait qu’on le croie,
Exposant ses couleurs
 Pour les mettre en valeur,
A pourvoir ce haut poste.
Mais ce Moi qui s’étale
Fait du plus mauvais goût, reçoit une riposte.
Une tarente apporte lettre capitale.
C’est celle d’un caméléon
Qui ne crie pas « Léon ! »
Si discret qu'il se fond dans l’invisible
En changeant de couleur
Irisé d’arc en ciel sensible
Respectant les valeurs
Par sagesse immobile
Dû à ses mouvements si lents
Simulant le déplacement habile
Des feuilles dans le vent
Et changeant de couleurs
 N’utilisant leurs leurres
Que pour mieux se cacher
De toute adversité.
Si l’apparence n’est que paravent
Il est bien naïf de croire que ce qu’on voit
Les porteurs de masques sont décevants
Cachant la vraie lumière au roi
Car des couleurs du ciel, seul peut les maîtriser
Celui qui en connaît
La fragilité du secret
Qui dans le noir initie leur mise en beauté.
Le roi Lion fut subjugué
On ne peut à la fois être sincère
Et vouloir paraître. Quand on est aux aguets
Comme l’oiseau trop fier
On ne vit qu’aux dépens
De son maître.
Le bel empenné participant
Se rangea chez les traîtres
Le roi n’apprécia pas le torpillage
Et le fit disparaître.
On a tout à gagner quand on est sage
A ne point vouloir le paraître

1 commentaire:

  1. Déjà avoir une imagination aussi fertile que la votre n’est pas chose aisée, mais retranscrire tout cela en fable demande un certain savoir, aussi certain que demain c’est vendredi. Je me régale à chaque fois que je lis vos fables. Du Grand Fabuliste ! Que du bonheur ! Merci Monsieur Daniel.
    Sylviane

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