dimanche 15 avril 2018

Seigneur et maître

Cette petite fable sur l'homme, en tentant de démontrer qu'il vaut mieux être que paraître.



Seigneur et maître

« - Gardez-moi de toute avarice ! »
Se gaussait un orgueilleux homme riche
Qui pratiquait assidûment l’hubris
Ne laissant que pourliche ou matabiche
A de vils flagorneurs
Malveillants ou butors.
L’argent achète tout, disait le suborneur
En les jouant de son trésor.
Un pauvre hère de pastoureau
Demanda à loger.
Il menait son troupeau
Et étant trop âgé
Quémandait du repos.
Le berger hébergé
N’en était pas moins ivre
De sagesse imbibée.
Le sieur loueur sans aucun savoir-vivre
Autant pour s’amuser, que voulant s’exhiber
Étala son pouvoir qu’il tenait de l’argent
Se voulant du manant être désobligeant :
« - Cette vie, cet alpage, qui vous vaut ces ennuis
Ne sauraient plus longtemps, agrémenter vos nuits
Devant vous se trouve votre sauveur
Mais que dis-je ? Votre Seigneur
Il vous suffit de me prier
Pour n’être plus déguenillé
Me chérir afin que je vous épargne
Ce bagne, à l’aide de mes sous ? »
« - Ma foi transporte les montagnes ! »
Répondit le bouvier au grippe-sou
« - Dix sols si tu me dis ou trouver Dieu ? Crédule ! »
« - Vingt si vous me dites ou il n’est pas ? »
« - Vingt pour cent de tout mon or pour que tu m’adules ?
« - Le partage serait trop inégal pour ça. »
« - Et avec la moitié de ma fortune ? »
« - Nous serions égaux ; pourquoi vous flatter ? »
« - Et si je te donne toute ma thune ? »
« - Avec tout, pourquoi dès lors vous idolâtrer ? »
« -Tu me rends fou bonhomme
Et me déséquilibre !
Tu ne voudrais donc pas être homme
Et tout comme moi, vivre en étant libre ? »
« - Être homme est si facile
C’est être Un homme qui est le plus difficile ! »



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