mercredi 10 avril 2019

La statuette

De l'influence d'une amie qui sculpte de superbes statuettes de femmes...



La statuette

Je te courbe en malaxant la glaise
Une fois de plus je me leurre,
Te mettant à genoux
Comme  pour marquer l'heure,
De notre rendez-vous
Au carrefour du bonheur.
Je te couche en modelant tes formes
Une fois de plus je me damne et pleure
Caressant des seins d’albâtre
Moulant un sexe de marbre
Dans la tour d’un seigneur en rut
Ou s’abandonne vierge lascive
Au désamour de son malheur.
Je te coule en compressant l’essence
Une fois de plus je me cloue et m’apeure
Crucifiant mes sens
Sur le corps froid de l’ingénue
Qui d’aise, offerte et nue
Cruelle, sainte, ou bête,
Me crève le cœur
De sa mollesse froide et humide.
En érigeant encore la pâte malléable
Tel l’étendard livré au vainqueur
Qui idolâtre le plâtre
D’une femme, muse et amante
Qui se durcit soudain
Comme statue de sel
Une fois de plus je me meurs.




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