mardi 2 avril 2019

Tarot 11 - A la recherche de l'identité perdue

Avec cette nouvelle étude nous allons nous intéresser à la vie qui passe, avec cette roue qui tourne et qui lorsqu'elle s'arrête, éteint la vie matérielle.



A la recherche de l’identité perdue
           
Le nom de Roue de Fortune symbolise un cycle… Fortune déesse du destin. Voici une roue qui peut tourner sans arrêt de haut en bas. Elle est entraînée par trois personnages sujets aux illusions des apparences. Elle pilote la vie, la vie qui est un mouvement perpétuel. L’image est à trois niveaux, une roue avec trois personnages. Un assis en haut, sur une plate-forme, deux autres petits animaux étranges agrippés à la roue ; quand l’un monte, l’autre descend. La Roue de Fortune est en équilibre sous l'action de ces deux êtres fantastiques. Celui qui monte ressemble à un chien représentant l’esprit, tandis que celui qui descend semble être un singe symbolisant l’animalité ; ils sont tous deux symboles de la vie qui apparaît et de la vie qui disparaît, de la force créatrice et de la force destructrice. On constate que chacun de ces petits personnages ont une tare. L'un, les oreilles ceintent par un bandeau, est sourd. L’autre est muet, la forme de sa bouche ne lui permettant pas de parler. Quant au troisième il est aveugle. Une analogie peut être faite avec les trois singes de la sagesse: « Je ne vois rien, je n'entends rien, je ne dis rien ». L’animal couronné, sceptre en main, occupe au sommet de la roue le point d’équilibre. Il est l’expression des énergies bénéfiques ou maléfiques. On se trouve en fait sous le regard du Sphinx, qui connaît le Grand Secret. Dans sa patte une épée pour trancher en toute équité. L’énigme du sphinx est ainsi celle de l’animalité et l’humanité réunies. Le tétramorphe, le taureau, le lion l’aigle et l’ange ou homme représentent ce sphinx divin : l’aigle est le principe créateur, le lion le courage moral, le taureau la méditation profonde et l’ange l’objectivité et la véracité. L’important c’est la quinte essence que réalise le sphinx. Cette roue est aussi le point d'équilibre entre l'été et l'hiver, le moment de l'égalité des jours et des nuits. La roue indique l'année ou l'écliptique, vu qu’elle a six rayons divisés chacun en deux parties. Les six rayons de la roue dessinent le « I » et le « X » superposés, une façon graphique de montrer le retour du Un dans le dix. Le moyeu au centre est traversé par un axe blanc, couleur du principe divin. Cela évoque l’homme traversé par un axe de spiritualité et par l’axe du monde. Comme un rouet, la roue de Fortune est actionnée par une manivelle blanche (pureté de  couleur). L’homme contrôle ainsi sa bonne fortune. Par la manivelle il fait tourner la roue de sa destinée. Il est le seul sur la Terre à posséder le libre arbitre. C'est la roue de la destinée, la chance, les aléas de la vie. Le jour laisse sa place à la nuit, l'alternance du yin et du yang. L’intelligence de l’homme est le moteur de la roue du destin, la conscience dirige la main. Si l’esprit est maître de la main, l’homme prend connaissance de son destin. Le terrain sur lequel repose la roue est de couleur chair. Cela nous révèle que cette roue est la roue de la vie avec ses hauts et ses bas. Elle représente la vitesse des changements qui peuvent survenir dans une vie en bien comme en mal. La roue de la vie tourne sur son axe, qui transforme l’invisible en visible. Tout parle, la roue, couleur chair est en deux parties, la jante et le bandage. Une partie en contact avec l’extérieur et une partie intérieure en relation avec le centre… un conscient et un inconscient.
Le nombre 10 que porte la Roue de fortune globalise la mémoire de la création 1+2+3+4, la tétraktys pythagoricienne. Autant de passage que tout chevalier doit franchir avant de découvrir le graal, objet de sa recherche. Avec le 10 revient l’unité, le Un. Nous débutons une nouvelle boucle. Le Nombre 10 est le Un suivi du Zéro. Sa réduction théosophique nous ramène à la gouvernance qui est le Nombre Un. Ce nombre dix implique une action conjointe de l’ordre et du chaos, de l’invisible sur le visible. Cette Roue polarisée par l’énergie de la dualité assure le mouvement, et suppose les réincarnations successives de l’âme, jusqu’à son terme libérateur. Dans l’ancienne Égypte le symbolisme des cycles était figuré par l’Ouroboros ce serpent qui forme un cercle et se mord la queue. Le Sphinx gardien qui domine la Roue de Fortune, fait respecter les règles, symbole de la synthèse de l’animalité sublimée des quatre éléments par la maîtrise et la domination de leurs forces (vertus) à laquelle doit parvenir l’âme humaine. L’autre partie de l’axe est invisible, avec la main d’une entité suprême agissant aussi. Le sphinx a plongé dans les eaux de l’inconscient. L’humain est détenteur du questionnement, et de plus, qu’il est lui-même la réponse. Œdipe répond « l’homme » à la question « qui suis-je ? » interrogation sur l’origine personnelle et collective en cherchant d’où on vient. Interrogation sur le présent, le sens de l’incarnation, de l’être ici et maintenant. Interrogation sur le futur, personnel et sur celui de l’humanité et de la conscience. Au matin de sa vie avec le 4 l’homme vit l’expérience de la matérialité, il marche à quatre pattes, Au midi de sa vie avec le 2, il manifeste et incarne le vivant, au soir de sa vie avec le 3 (la cane de l’Hermite), il a intégré la trinité, le principe, sa manifestation et la conscience du principe incarné. Le singe attaché à la roue descend pour aller à la quête d’éléments de réponse. L’animalité de l’humain, aller aux tréfonds de l’inconscient se fait toujours avec la peur au ventre. La terre de couleur chair est feuillée, c’est la terre-corps. Dans la chair de l’homme repose la mémoire individuelle et collective du vivant. L’échelle posée au sol, qui sert de base à l’édifice, a deux barreaux qui représentent le 2 de la manifestation sexuée. Horizontale elle symbolise le déplacement dans l’espace. Toute la roue repose sur elle (la couleur jaune symbolise l’incarnation, lorsque la couleur chair indique le questionnement), autrement dit lumière et sens. Dans les profondeurs de notre inconscient, doivent se révéler les matériaux bruts, que nous allons transformer par la mise en mots. Le singe descend chercher la réponse, puis avec le chien jaune qui remonte s’élève la lumière. Le chien est le symbole de passeur d’âmes, il est porteur de conscience. L’Homme s’interroge sans fin sur lui-même, et chaque tour de la roue représente sa quête. Cela expose le mode d’évolution de la conscience par le questionnement ; l’homme cherche sans cesse à se définir et à se connaître ; l’humanité plus elle avance, comprend toujours mieux son passé. C’est la roue de l’éternité, la vie se renouvelant infiniment.
Pour terminer cet arcane évoque l’identité qui se crée dans le renouvellement constant des choix. L’âme a deux yeux, l’un regarde le temps, l’autre l’éternité. La roue rend dynamique la contemplation rencontrée chez l’Hermite (9). L’arcane concrétise la recherche des secrets afin de les remonter à la conscience. C’est le doute rencontré à tout instant qui fait aller de l’avant. Le Bateleur est ainsi amené au cœur de l’atome, dans une descente vers l’ADN, à la recherche de l’identité perdue. Le Un point central, masculin, esprit qui anime la matière, c’est un don, esprit spirituel se manifestant dans l’espace, et qui va se projeter, devenir rayon du cercle dont la circonférence peut atteindre l’Infini, symbole du soleil et de l’atome… Il fait le deux, l’esprit et la sagesse, le cercle avec l’amour pour qu’existe l’équilibre, l’harmonie de l’être. La rencontre entre conscient et inconscient est inévitable ; La refuser en tournant autour de la roue, plutôt que d’être avec fait courir le risque de se broyer dans un questionnement sans fin et sans issue. La Force (11) du courage moral et le Pendu (12) du lâcher prise qui suivent le 10 sont les biens venus pour nous y aider. La Roue de Fortune fondatrice de l’identité, est donc le symbole de la vie qui passe, et lorsqu’elle s’immobilise, la vie matérielle s’éteint. Elle représente la recherche de notre identité profonde, qui mène vers la dimension spirituelle.


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