lundi 15 juin 2020

TAROT 29 - Pour les arcanes mineurs

Pour les arcanes mineurs permettent le développemt de « son » monde

           

Les 56 autres lames du Tarot, sont le développement du Monde, le dernier arcane majeur. Leur parenté avec le jeu de cartes traditionnel est évidente : quatre couleurs réparties en dix chiffres, auxquels s’ajoutent des figures royales. Si on perpétue l’idée ésotérique largement défendue sur ce blog, le Tarot est un livre dont la lecture apporte l’analyse nécessaire qui aide à penser notre expérience. Si les arcanes majeurs parlent des mystères des choses cachées, les arcanes mineurs vont évoquer les affects plus difficiles à comprendre, mais moins énigmatiques que le « qui suis-je ? ». Les arcanes mineurs représentent le réseau secondaire dont les Honneurs sont l’échangeur pour accéder à l’autoroute des arcanes majeurs. Si les arcanes majeurs sont représentatifs de la vie de l’être, les mineurs vont préciser les événements de cette vie. Les majeurs sont les causes régissant son existence, les mineurs les conséquences, les effets de ceux-ci dans sa vie. Les arcanes mineurs disent du subjectif, ce que l’expérience de chacun fait du monde. Or, cette expérience est complexe. Le livre du Tarot offre cette grande particularité que son texte permet aussi la possibilité d’une lecture désordonnée. Pourquoi est-ce important ? Un livre normal est censé se lire dans l’ordre de ses pages qui implique de se soumettre à la pensée de l’auteur. Le Tarot, lui, présente une suite d’étapes de liberté absolue pour se réaliser ; la suite des arcanes majeurs confirme que pour aller vers soi-même, se connaître, on est libre de suivre son propre cheminement personnel. Le but est de nous aider, pour être plus responsable dans notre vie, de prendre conscience de nos conflits internes et des influences externes pour les dépasser ; un moyen pour nous aider à devenir libre. Si le Tarot devait être lu comme un livre normal, on risquerait de se soumettre à la pensée des auteurs de façon manipulatrice, contradictoire avec son objet, qui est d’aider le lecteur à se libérer. En d’autres termes, le Tarot se pratique, et va devoir entrer dans notre propre système. Et on le pratique, en « tirant les cartes ». Mais attention, pas de façon prédictive, qui nuirait à notre liberté. Il ne peut y avoir liberté et responsabilité que si le sujet se retrouve en position de pouvoir agir. Donc point de prédictions, mais des réflexions et des conseils. Comprendre le présent est plus intéressant que chercher à dévoiler l’avenir. Tirer les cartes nous force à nous retrouver devant un questionnement non attendu. Chaque tirage aléatoire est propre uniquement à son lecteur. Il nous place directement dans un espace symbolique, en brassant des symboles dans un cadre ritualisé. Cet espace prépare à l’expression de l’inconscient, dont le langage est fait de symboles, comme nous l’apprend la psychanalyse. Ceci permet à la conscience de saisir ce qui était dissimulé dans les profondeurs. La prise de conscience est donc forcément troublée par le tirage qui se lit sur la table. Un blocage sert à exprimer quelque chose qu’on ne comprend pas. Utiliser les symboles pour mettre au jour ce sens caché nous rend le contrôle, et nous donne les moyens d’agir dessus. Le Tarot peut être lu comme un texte cohérent, qui parle de ce que c’est qu’être soi, mais qui peut se lire dans le désordre pour s’adresser à chacun dans son individualité propre. Réfléchir au fait que nous sommes un mystère pour nous-mêmes, c’est sortir de l’évidence ; or, sortir de l’évidence, c’est acquérir de la profondeur. La pratique montre qu’il est un support de réflexion axé sur la responsabilisation qui peut nous rapprocher de notre vérité.

Pour le Tarot, lire les arcanes mineurs c’est voir notre expérience en quatre éléments représentés par des couleurs ou symboles, puis de décliner ces quatre éléments en seize étapes chacun que représentent les dix cartes chiffrées et les quatre cartes royales. Examinons les quatre éléments avant de détailler succinctement les honneurs. Les quatre séries ont 10 lames numérotées, hors les As. Ces séries offrent une représentation alchimique et kabbalistique avec le déploiement du nom sacré de Dieu et son repliement ultérieur, les deux opérations étant analogues à l’œuvre de la création et à celle du salut. A travers chaque élément entre la naissance au 1, et la réalisation au 10, nous découvrons par les intermédiaires la progression de tout ce qui se passe en accomplissant l’élément concerné jusqu’au bout. C’est le type d’analyse conceptuelle qu’on trouve dans n’importe quel travail philosophique en vue de dépasser le problème posé. Ces quatre éléments sont : Les Bâtons du principe émanant, le symbole phallique évident correspond au désir, à la force passionnelle qui nous attire vers son objet. Les bâtons sont l’élément Feu, le bois brûle, la chaleur, la lumière, ils sont la force matérielle, représentant l’égo, la sexualité, l’instinct. Les Coupes du principe concevant, le symbole de l’affectif, des émotions qui vont pénétrer la psyché, sachant que l’émotion se comporte bien comme un liquide dont on remplit la coupe. Le sang nous amène au cœur, en montrant une agitation qui peut nous submerger, ou bien présenter le calme plat. Les Coupes sont l’élément Eau, l’état liquide, le psychisme, l’amour divin et les affections humaines. Les Epées du principe fondateur, le symbole du verbe, centre intellectuel, la raison qui permet de trancher les termes d’un dilemme. Les Epées sont l’élément Air, la volatilité, l’accès au spirituel, à l’amour divin, à l’intellect. Elles ont la capacité à fendre l’air même par la force et sans état d’âme. Enfin les Deniers du principe de la forme, symbole de tout ce qui est concret et matériel. Les Deniers sont l’élément Terre, l’état solide, les richesses de la terre Ils ont l’énergie physique matérielle, représentatifs de la matière humaine, du corps humain né de la Genèse. Pour forger les Deniers, il faut les trois éléments précédents. Le métal de la terre sera liquéfié par le feu et l’air de la forge, moulé, puis refroidi dans l’eau et solidifié par l’air. A savoir encore que se transforment la Terre en Eau, l’Eau en Air, et l’Air en Feu.

Les seize figures royales, du jeune Valet qui découvre l’élément  au Roi qui le maîtrise, sont utilisées pour représenter les différentes attitudes que nous pouvons adopter par rapport aux quatre facettes de notre expérience : désir, émotion, intellect, physique, rangées par degrés de maturité. La décade séphirotique, en déduira 4 fois 10 lames numériques de 1 à 10, et 4 fois 4 figures synthétisant le valet pour le monde d’action, le cavalier pour le monde de formation, la reine pour le monde de création et le roi pour le monde d’émanation.

Les Roys, dont le Roi d’Epée qui est inspiré, il a une pureté du mental (chapeau blanc), il regarde l’avenir. Sur ses épaules la lune et le soleil (voir Chariot 7). L’accoudoir ressemble à un livre entrouvert. 5 clous marquent sa jupe (le Pape 5). Il y a des signes sur le cartouche du siège (voir fig.1 ci-dessous), une feuille d’acacia et des lettres renversés G et H (G pour géomètre et H pour Hermès). En rapport avec la Justice notre arcane peut trancher conseil, réussite et prospérité. Le Roi de Deniers est en pleine nature, il regarde vers l’avenir. Le chapeau évoque l’ampleur de ses pensées. L’accoutrement général est de guingois. Le siège n’a que deux pieds, mais il garde l’équilibre. Il est comblé car son action se limite à la matière, dans une position précaire (les 6 losanges blancs et 6 clous suggèrent le 12 du pendu). Le Roi de Bâton le plus jeune des rois a une activité toute spirituelle. Il est tourné vers l’avenir et il se lève. Le trône est une chaise de Justice, car ce roi est « carré » du fait de la structure. Le doigt montre les 4 points. Le bâton de commandement confirme que c’est lui qui décide. Le triangle d’or de son armure est dirigé vers le sexe (virilité). Le Roi de Coupe regarde vers l’avenir. C’est le plus âgé. Il semble un peu las. La coupe semble cassée. Un peu désabusé, la déception ne lui fait pas renier ses amours passés.

Les Reines, dont la Reine d’Epée tient sa souveraineté de droit divin. Jeune et douce, elle protège son ventre rond (enceinte) La lame de l’épée est rouge (c’est le seul arcane à l’avoir). Elle a l’énergie pour défendre son sang. Collier et ceinture ont 8 clous (Justice). Sur la défensive, elle met en garde, mais donne le pouvoir de trancher. La Reine de Deniers n’est pas très avenante, visage sévère et bouche pincée. Elle est tournée vers le passé, habillée de façon désordonnée. Le sceptre noir signe d’une baguette magique et les 12 clous de sa ceinture (le Pendu) suggèrent réflexion et inflexion pour ses deniers, très intéressée, avide et cupide. La Reine de Bâton est plus rustique. Echevelée, aux gros yeux et traits épais, avouant un laisser-aller. Néanmoins soutenue par l’énergie divine, elle reste solide, pleine de vitalité sexuelle. Une ceinture marquée de 7 clous (chariot) souligne son ventre rond (enceinte). Le manche de la massue phallique est sur le sexe. La Reine de Coupe est sereine. Un dais la protège. Ses pensées sont pures, elle protège sa gorge (source du langage). Sa ceinture marquée de 9 clous (nombre de la gestation) Sa coupe ressemble à l’As (elle est fermée). Elle détient un secret. On visualise un V au cœur de sa paume (le Pape 5) Ce V apparaît plusieurs fois dans le dessin. La coupe contient le sang. Son bras (symbole de l’équerre) et l’épée à la lame blanche (celui du compas) (voir fig.2 ci-dessous) dénotent la carte bénéfique, d’amour et dévouement et protection.

Les Cavaliers dont le Cavalier d’Epée monte un cheval au galop, richement caparaçonné. Volontaire, il est armé et prêt à combattre. Sur son épaule gauche la lune. Le bras gauche est à l’équerre. (symboles du chariot 7). Le Cavalier de Deniers est plutôt écuyer, le regard fixé sur le denier impose l’intérêt matériel, que les 4 clous sur le collier du cheval confirment. Il se dirige vers le futur avec des arguments. Le Cavalier de Bâton a tout du riche seigneur. Chapeau lemniscate, monté sur un cheval élevé (force et puissance) et blanc (sublimation du désir) sans mors, ni rênes, il n’a nul besoin d’être guidé. C’est la pureté même. Sur son poitrail un F et un G (Si le F la 6ème lettre, symbolise la lumière en mouvement et représente « la clef de l’esprit » le G est lié à la germination de l’humain). Le collier a 8 clous (justice divine) dénote la réflexion entre passé et futur. Le Cavalier de Coupe chevauche vers le passé. Mélancolique, il regarde une coupe étrange, formée de carrés. Seul cavalier à monter à cru, sur une couverture jaune (divin).

Les Valets dont le Valet d’Epée a fière allure pour un valet. Chapeau en forme de lemniscate, son visage juvénile regarde le passé. Il est à un carrefour, en attente stoppé dans sa démarche. Le Valet de Deniers est richement vêtu. Chapeau en forme de lemniscate. L’autre denier à terre évoque la dualité. C’est l’héritage du passé. Il garde les pieds sur terre tourné vers des réalisations matérielles concrètes. Le Valet de Bâton, rustique, est un peu balourd. Il ne fait que soutenir le bâton. La position de ses mains forme une équerre, ainsi qu’un triangle avec le bâton. Il suit son instinct. Le Valet de Coupe a un regard bien triste sur la coupe entonnoir. Il est las et âgé. Il marche vers son passé et son expérience.

Les As dont l’As d’Epée, militaire, noble, contient l’âme des chevaliers chrétiens. Il représente le Verbe, la Parole à double tranchant. L’épée fend l’air, elle est intelligence, elle tend vers le Ciel et a un rapport avec lui. C’est la virilité, la force, le pénis dressé. C’est la main de la justice. L’As des Deniers est une pièce de monnaie représentant la Terre. Au tour il y a un rayonnement de triangles (intelligence et énergie) annonce du commencement créateur. L’As de Bâton est force et volonté, la main se sert de son énergie, dont le voile est symbole d’une roue dentelée qui tourne ; il faut se servir de son passé pour évoluer, l’action est dans la matière. L’As de bâton contient les 7 couleurs du tarot (il est le seul arcane dans ce cas). Lien essentiel  avec le ciel vers lequel il tend par un phallus dressé. L’As de Coupe envahit la carte car il a un cœur énorme ; sa coupe fait penser au graal. Un château crénelé, une cathédrale, dont le cœur est enfermé. Il est de couleur or, donc divin. L’image est toute entière consacrée aux formes géométriques multiples.

 

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