lundi 8 juin 2020

TAROT 27 - Les dés du baleleur

 

Les dés du baleleur

           

Depuis deux ans, les différents « posts » de mon blog émis sur le Tarot, ont cherché à montrer que chaque dessin représentatif de tout arcane, toujours simple et coloré, propose une idée généraliste de sa représentation comme la lune, le soleil, le bateleur… En observant néanmoins chaque carte, plus longuement, chaque image aux couleurs lumineuses, dévoile un autre univers, en évoquant de multiples symboles décryptés largement autant que faire se peut… Mais si l’on descend encore plus finement vers chaque détail, la lame alimente toujours et sans cesse la réflexion, donnant encore un sens aux sens. Prenons pour exemple dans l’arcane du bateleur (n°1) les dés qui se trouvent posés sur la table… Nous aurions tout aussi bien pu parler de la main blanche de l’Hermite tenant le bâton (n°9) des ustensiles et de leur position tenus par le maître du chariot et tant d’autres et multiples exemples, chaque détail ayant une explication, y compris les nombres de boutons des vétements. Le bateleur a beaucoup de chose sur sa table, dont des dés. « Dieu ne joue pas aux dés » a dit Einstein. Mais cependant ces dés du bateleur (le sens général de l’arcane ayant été développé dans le post n° 7 du 3/07/2015) ne sont pas le fruit du hasard.

Les dés ? Combien sont-ils et qu’indiquent-ils ? Chez les imagiers du Tarot une véritable bataille a existée lors de la reconstitution du Tarot de Marseille ; les différents maîtres cartiers se chamayant sur le nombre de dés posés sur l’établi du bateleur. Etaient-ils 2 ou 3 ? Conver le plus ancien connu dessine 2 dés, quand le Tarot de Noblet, quasiment seul affiche 3 dés. La plupart des jeux proposent 2 dés, mais le sens explicatif tend vers le même but. Regardons leurs faces visibles : pour deux dés (fig.1) ce sont le 1 et le 5 (dont le total fait 6) et pour trois dés (fig.2), nous trouvons le 1,2 et 4 (qui font un total de 7). Toute autre représentation (fig.3) évoque un tarot mal expliqué ou non compris.

Revenons rapidement sur la représentation numérique du monde universel. Il est représenté par le 78 comme étant le nombre moteur de l’Univers tout entier (d’où les 78 cartes du tarot) avant et après la manifestation. Dans l’évangile, la généalogie de Jésus compte 77 noms qui ajoutés au sien font 78. Pour les Hébreux, 78 est 3 fois le nombre de Dieu qui est le 26. Dans toutes les religions le 77 donne toute son importance, Dieu étant partie prenante, comme le jeu de Tarot offre bien 77 arcanes auquel il faut ajouter l’arcane du Mat qui est non numéroté pour faire 78 cartes. Le Mat non numéroté + 21 arcanes majeurs + 56 arcanes mineurs font bien 78. Le nombre d’arcanes majeurs numérotés est de 21. Or 21 n’est divisible que par 3 et 7. Cela signifie bien dès l’origine du Tarot, une volonté pour que tout initié porte son attention sur les chiffres 3 et 7 comme étant en relation avec le monde sacré, celui des arcanes majeurs. Le monde des arcanes mineurs étant quant à lui partagé en 4 familles, et réservé au domaine du 4 c’est à dire le domaine du quaternaire matériel. Dans le Tarot, 56 est le nombre d’arcanes mineurs et 21 le nombre d’arcanes majeurs portant un numéro en chiffres romains. Les dés rappellent symboliquement ces faits : le nombre de combinaisons possibles avec 3 dés est de 56 (comme le nombre des arcanes mineurs) ; le nombre de combinaisons possibles avec deux dés est de 21 (comme le nombre des arcanes majeurs numérotés) ; si on ajoute les six faces différentes d’un dé, on obtient 1+2+3+4+5+6 = 21 à nouveau. Alors revenons à ces maitres cartiers qui ont redessinés l’arcane du bateleur, certains avec les 3 dés, d’autres avec 2 dés. Lorsqu’il y a 3 dés, chaque dé nous montre les faces 1+2+4=7 (fig.2). Il n’existe pas d’autre solution que 1, 2 et 4 pour obtenir 7 à partir de trois faces d’un seul dé. Et 3 dés par 7 font 21. Enfin, si vous ajoutez chaque face d’un dé avec la face opposée, vous obtenez : 1+6=7… 2+5=7… 3+4=7… Nous avons à nouveau 3x7. Le Tarot rappelle l'importance du septénaire et du chiffre  7 :  7 jours, 7 phases, 7 étapes, 7 chakras…. Avec des lames majeurs du Tarot au nombre de 22, mais dont il n’y a que 21 lames numérotées. Une référence aux 7 degrés, représentant le Grand Œuvre dans son accomplissement. Trois arcanes par degré. Chose fort curieuse, à chaque degré la réduction numérique est de 6. Comme l’indique le tableau suivant :

1 à 1 + 2+ 3 = 6 à 6 

2 à 4 + 5 + 6 = 15 =1+5=6à 6 

3 à 7 + 8+ 9 = 24 =2+4=6à 6 

4 à 10 + 11 + 12 = 33=3+3=6 à 6 

5 à 13 + 14 + 15 = 42=4+2=6 à 6 

6 à 16 + 17 + 18 = 51=5+1=6 à 6 

7 à 19 + 20 + 21 = 60=6+0=6 à 6

La plus grande confusion règne au sujet de l'Étoile de David (qui a 6 branches) et l'Étoile de Salomon (qui a 5 branches)... D’où le symbolisme essentiel du sceau de Salomon, symbole de l’unité entre le microcosme et le macrocosme. Il faut comprendre que le Tarot est une suite d’arcanes qui se révèlent 3 par 3, et que l’addition des arcanes d’un même groupe de 3 aboutit toujours au chiffre « 6 » celui de l’amour ; il s’agit de 7 groupes de 3 arcanes qui chacun ont la somme de « 6 »... car l’Amour est la somme de toutes les manifestations. D’où la volonté pour les maîtres cartiers dessinant 2 dés avec pour faces visibles 1+5 = 6 (fig.1). Chacun de ces groupes avait sa raison, et cette dernière restait alignée sur le même axe, malgré ces divergences. Avant de s'engager dans le processus alchimique de métamorphose du 3ème septénaire, on doit s'assurer de posséder les clés qui ouvrent les portes des Arcanes. Il n’y a sans doute qu’une seule manière d’aborder les 7 derniers arcanes du Tarot qui forme le 3ème septénaire... Et cela veut dire, aborder d’entrée le Diable et la Maison Dieu... C’est revenir au fameux passage du 6 au 16, de l’Amoureux à la Maison Dieu (voir le post n°2 du 22/02/2015). Il faut avoir passé les épreuves du 2ème septénaire, certes, mais surtout détenir les 4 clés qui permettront de poursuivre notre route sur le chemin de l’initié, en ouvrant les portes des Arcanes de la « transmutation ». Ces 4 clés sont nécessairement 4 arcanes du 2ème septénaire ; elles sont un bagage indispensable à tout initié qui veut poursuivre sur la voie de l’initié. Il s’agit des 4 vertus... (voir le post n°1 du 5/02/2015 sur les vertus cardinales). Ainsi parvenu au centre d’une étoile à six branches, le postulant devient le cœur de l’Étoile et l’Amour est au centre de lui-même. Ainsi la représentation des dés, qu’ils soient 2 aux faces 5+1 qui font 6, ou 3 aux faces 1+2+4 qui font 7 éclairent (dans le détail) les phases essentielles du cheminement du livre : L’Amour (6) étant la somme de toutes les manifestations est à l’origine du « doute » ou de la « foi », qui cherche à s’accomplir par la position centrale de l’étoile avec le chariot de l’arcane 7 du Tarot qui symbolise la Victoire (arcane qui dans certains jeux portent ce nom).

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