dimanche 8 novembre 2015

Le sanglier et la neige

Je crains d'avoir inventé le genre de la fable-aquarelle... Je ne l'avais pas du tout envisagé de la sorte lors de la création de mon blog, mais ces rimes du "Sanglier et la neige" représentent bien ma huitième fable.



Le sanglier et la neige

Un bois noir de feuillus en taillis sous futaie
Cachait un ancêtre du porc
Un gros sanglier fouille-merde très redouté
Et dangereux sous tous rapports.
De nuisances sauvages
Pillant, ravageant les récoltes
Il fit tant de saccages
Que l’Homme en sonna la révolte.
Le solitaire, fort de son endroit secret
Ne prêta guère d’attention aux indiscrets
Oubliant que le bois put avoir des oreilles
Que les grands champs disposassent de paires d’yeux
Et de l’homme rusé, au singe à la pareille
Attendant que le temps lui soit plus giboyeux.
Quand il plut à Dieu de neiger
Le bougre en sa puissance et sa force
Se vit contraint et assiégé.
Lors pour manger la moindre écorce
Il fut moins prudent qu’une laie ;
D’un tir il paya l’incartade
Prouvant que le crime ne paie
Et ne perçut jamais en finir à ce stade.
N’est pas sujet tabou
En se souillant de boue
De faire bon ménage,
Mais il y a un piège :
Qui marche dans la neige
Ne cache son passage.



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