dimanche 3 avril 2016

Le bouc et l'agneau

Le caprice d'un tout jeune enfant surpris par la peur m'a inspiré le début de cette fable, et l'aquarelle m'a évoqué une autre approche du bien et du mal...




Le bouc et l’agneau

Sur un plateau karstique
Fortement érodé
Un agneau égaré
En faisait la mystique
Bêlant à perdre l’âme.
« Qui me vaut un tel drame ? »
S’enquit le seigneur bouc,
« Mes Causses ne sont pas le souk !
Mon chant à moi vaut tragédie
J’aime le mal et congédie
Tout hurluberlu qui trouble mon épouvante !
De quoi es-tu instruit ? »
« J’ai perdu mes parents d’une chute éprouvante. »
« Par tes cris tu portes tous les péchés d’autrui ! »
« Je ne suis que docile et juste. »
Répondit l’innocent ovin.
« Mais peu me chaut ceux qui s’incrustent ! »
Bégueta le rustre caprin.
«  Je n’ai que le désir de plaire,
À agir dans l’erreur on en gagne qu’hybris ! »
« Pourquoi donc ce caprice
Qui gouverne plus que raison et fait galère ! »
Rétorqua le bouc infernal.
« J’avoue… » Dit l’agneau d’une candeur virginale
« Que la frayeur du mal me fit perdre raison
Puis, la vie, l’abord, vos cris, la péroraison
M’ont fait prendre conscience
D’une possible alliance
Entre le bien le mal
Avec autre animal…
Regardez ce terroir
De purification, de force et de faiblesse
Dionysos échappa à Typhon par l’espoir
En bouc émissaire de faire la prouesse
De protéger de tout danger
Mouton de Panurge qui veut aller au diable
En pouvant louanger
Tous les seigneurs sur Terre, en invoquant, que diable,
Ce grand Dieu du bonheur
Aussi bien maquillé du caprice des autres. »
« Tu me plais l’agneau opineur
Faisant le bon apôtre.
Tu peux rester ici
J’apprécie ton orthodoxie. »
Rien ne sert de crier
Il faut pour bon, mauvais, calmement démontrer.




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