mercredi 24 août 2016

Comment ça va bien?

Le spleen baudelairien désigne une profonde tristesse du mal de vivre ; une expression plus familière dit la même chose avec la formule " se mettre la rate au court bouillon".
J'ai retrouvé ces rimes écrites en 1999... ainsi que cette tristounette aquarelle, me rappelant ce géant des mers appelé "France".



Comment ça va bien ?

Je n’ai des va-t-en-guerre qu’un dessein fratricide
Je vois chez ces gens-là que des visions morbides.
Lorsque je les regarde
Que leur faut-il de plus ?
Des conflits ?
Pour péter leurs ogives
La chienlit ?
Une terre éruptive ?
Une cible ?
Mourir pour un qui-vive ?

Je n’ai des fanatiques que des pensées sévères
Je crains chez ces gens-là les prêcheurs de chimères.
Lorsque je les observe
Que leur faut-il de plus ?
Un bon Dieu ?
Mais ils en ont pléthore.
Un vrai Dieu ?
Pour qu’ils y croient plus fort ?
Une voyance ?
Une boite de Pandore ?

Je n’ai des financiers qu’un regard fossoyeur
Je sens chez ces gens-là leur pouvoir destructeur.
Lorsque je les remarque
Que leur faut-il de plus ?
Des dollars ?
Des surplus gaspillés ?
L’or en barre ?
Une planche à billets ?
Du pouvoir ?
Des pauvres à torpiller ?

Je n’ai des charlatans qu’un avis circonspect
Je n’ai pour ces gens-là que très peu de respect.
Lorsque je les discerne
Que leur faut-il de plus ?
Un asile ?
Des mourants d’hôpital ?
Des fragiles ?
Une boule en cristal ?
Des naïfs ?
Cherchant leur thème astral

Je n’ai des amoureux qu’une estime utérine
Quoique pour ces gens-là si belle est l’origine.
Lorsque je les espionne
Que leur faut-il de plus ?
Un baiser ?
Alors qu’ils s’en recouvrent
S’embraser ?
Afin qu’ils se découvrent ?
Plus d’amour ?
Être amoureux du Louvre ?

Je n’ai de ces délires que la peur de l’angoisse
Je cherche à vivre en paix en oubliant la poisse.
Lorsque je suis ainsi
Que me faut-il de plus ?
Fermer les yeux ?
Rallumer l’athanor ?
Aimer mieux ?
Regarder Belphégor ?
Être envieux ?
Devenir matador ?
Voir Saulieu ?
Surprendre un Labrador ?
Croire en Dieu ?
Que sais-je donc encore ?
L’oubli ? L’asile ? L’adieu ?
Ou bien la mort !






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