Complainte à mon ami
émigré
Il est un homme de toujours
A descendance unique
Né au fil de l’usure des jours
Là, ici, ailleurs, biogénique
De vertu immanente
S’agrippant ou bien s’enracinant
Éperdu de l’empreinte de l’amour
Qu’il soit nomade ou sédentaire
Fuyant l’abject, le meurtre, l’envie
Abel ou bien Caïn, bien belle affaire
Titubant aux chemins de la vie
D’envie éblouissante
Le voilà loquedu aux confins de sa terre
Qu’il soit loup ou bien renard
Fuyant l’abject, la force, la menace
Sans adieu, sans traquenard
Transhumant sur le terrien espace
D’envolée enrichissante
Le voilà étendu aux jungles du zonard
Qu’il soit réfugié ou émigré
Fuyant l’abject, l’exode, et la violence
Sans remords et sans regrets
Flageolant aux limites de l’espérance
D’une condition tranquillisante
Le voilà confondu aux douleurs du progrès
Qu’il soit poète ou moins lettré
Fuyant l’abject, le vol, l’esclavage
Sans papier et sans attrait
Chancelant au bord du rivage
D’espérance décevante
Le voilà pendu par des regards outrés
Qu’il soit noir, jaune ou moins bien peint
Fuyant l’abject, la mort, la déroute
Sans artifice et sans copain
Sans artifice et sans copain
Titubant au bout de la route
De guerre avilissante
il arrive perdu d’un pays sans destin
il arrive perdu d’un pays sans destin
Qu’il soit d’ici ou moins bien né
Fuyant l’abject, le vice, le vil
Sans domicile et sans monnaie
Vacillant au bout d’un fil
D’une vie brinquebalante
le voilà suspendu à sa propre destinée
Fuyant l’abject, le vice, le vil
Sans domicile et sans monnaie
Vacillant au bout d’un fil
D’une vie brinquebalante
le voilà suspendu à sa propre destinée
Un très beau texte. Merci pour ce partage.
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