samedi 23 juin 2018

Complainte à mon ami émigré

Par les temps qui courent, se rappeler que nous descendons tous du "Sapiens" issu d'un coin d'Afrique... à la conquête de territoire. Et comme tout mammifère, qu'il est, l'homme a tendance à défendre aux autres son territoire (l'encre de chine est l'une des illustrations de mon roman "Les Princes de bast")



Complainte à mon ami émigré

Il est un homme de toujours
A descendance unique
Né au fil de l’usure des jours
Là, ici, ailleurs, biogénique
De vertu immanente
S’agrippant ou bien s’enracinant
Éperdu de l’empreinte de l’amour

Qu’il soit nomade ou sédentaire
Fuyant l’abject, le meurtre, l’envie
Abel ou bien Caïn, bien belle affaire
Titubant aux chemins de la vie
D’envie éblouissante
Le voilà loquedu aux confins de sa terre

Qu’il soit loup ou bien renard
Fuyant l’abject, la force, la menace
Sans adieu, sans traquenard
Transhumant sur le terrien espace
D’envolée enrichissante
Le voilà étendu aux jungles du zonard

Qu’il soit réfugié ou émigré
Fuyant l’abject, l’exode, et la violence
Sans remords et sans regrets
Flageolant aux limites de l’espérance
D’une condition tranquillisante
Le voilà confondu aux douleurs du progrès

Qu’il soit poète ou moins lettré
Fuyant l’abject, le vol, l’esclavage
Sans papier et sans attrait
Chancelant au bord du rivage
D’espérance décevante
Le voilà pendu par des regards outrés

Qu’il soit noir, jaune ou moins bien peint
Fuyant l’abject, la mort, la déroute
Sans artifice et sans copain
Titubant au bout de la route
De guerre avilissante
il arrive perdu d’un pays sans destin

Qu’il soit d’ici ou moins bien né
Fuyant l’abject, le vice, le vil
Sans domicile et sans monnaie
Vacillant au bout d’un fil
D’une vie brinquebalante
le voilà suspendu à sa propre destinée




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