lundi 4 juin 2018

Le bourdon et les coquelicots

Voilà trois ans déjà que je me suis essayé au genre littéraire de la fable... Pour fêter ma centième, je l'ai dédiée à ce superbe site qui les héberge RUE DES FABLES  frère d'une nouveau site dédié au plus grand de nos fabulistes : Maître La FONTAINE .




Le bourdon et les coquelicots

La fable n’est au lecteur
Que mensonge et beauté,
Qui pour son grand bonheur
Lui dit souvent des vérités ;
Laissez-moi, vous narrer sur le chemin des fables
L’histoire d’un docte bourdon
Voyant sa ruche affable à l’abandon.
Notre insecte volant très gourmand de pollen
Se trouvait à la peine
Afin d’alimenter son nid
D’un nectar d’apologues, sis rue du génie
Tout près d‘une Fontaine.
Le tenace bosseur infatigable
Sur son chemin des fables
Désirant de vivants fricots
Pour raffermir l’impérissable
Repéra un, deux, trois, vingt coquelicots
Auteurs rouge écarlate aux pétales de soie
Mais d’éclats éphémères, cela va de soi.
Si tout pavot des champs cache bien ses secrets
Champ de coquelicots ne se fait par décret.
Le pollinisateur
En  voit tout le filon
De ses ailes libérant le flonflon
Les éveille sur l’heure.
Tout raide sur leurs tiges
Aux quatre grands pétales veloutés
Leurs étamines noir bleuté
S’ils en voient sa voltige
Ne perçoivent tout le prestige
Que va pouvoir en tirer chacun.
Les fleurs idolâtrées des Egyptiens
Aux tombeaux pyramides assurant au défunt
Le bon et doux sommeil,
Sous la flamme de l’effet parnassien
Vont revivre la rime avec eau et soleil.
Grâce à leurs fables graines
Qui s’échappent du fruit,
Les coquelicots égrènent
A la ruche des fables plus de mille écrits
Qui en fait leur réputation.
Cet artifice est nécessaire,
Car la fleur n’est pas mellifère
Ne produisant aucun nectar pour sa nidation.
Si d’aucuns ont besoin d’autrui
Pour révéler leurs dons
En revanche, sans le bourdon
Point de reproduction du fruit.
Ainsi va revivre la fable
D’antan et d’aujourd’hui.
En évoquant le vol du félibre il s’en suit
De ranimer la fibre de l’inoubliable
De noter l’essor d’un genre que l’on ressème
Parfois avec témérité
Si le bourdon vous ôte le cafard, de même
C’est la fleur qui vous dit car c’est bien mérité
Avec le soutien d’Érato :
« Aimons-nous au plus tôt ».



1 commentaire:

  1. Excellent. De bout en bout du grand art monsieur ! Oui du grand art! Bravo monsieur Daniel Allemand.
    Jérémy

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