La souricière
Une rusée souris aux aguets dans
son trou
Observait le fermier déballer un
paquet
Pour elle, ici manger, n’était pas
le Pérou ;
Elle espérait donc arnaquer
Issues du sac les victuailles,
A mordre goulument vaille que
vaille.
Erreur de parti pris
Embûche à l’ouverture
Pas une once de nourriture
Mais bien pire, un piège à
souris !
La souris couine, prend peur, veut
éparpiller
L’effroi, à toute la fermette
enroupillée
« - Horreur braves gens, une tapette à souris
Viens
d’être déposée au sein de l’Univers !
De cet
état d’esprit voyez-en les travers.»
« - C’est grande inquiétude pour vous, mais je
m’en moque !»
Lui
répond tout en becquetant le noble coq.
Elle s’en va au cochon qui lui dit
altier :
« Ce n’est point piège à sanglier ?
Désolé,
mais je ne peux que prier pour vous.»
Puis
continua à se vautrer dans la boue.
Le mulot n’a plus que les lapins en
grand nombre
« - Nous croyez-vous gravement en danger
Quand chaque jour à l’ombre
On nous donne à manger ?
Nous ne sommes pas des rongeurs
Nuisibles à tout confort
Et loin d’être rêveurs
N’ouvrons pas la boite à
Pandore !»
Notre museau pointu en resta sans
appui.
Plus tard, dans le silence mortel
de la nuit,
On entendit le bruit
De la trappe à souris.
Dans le noir le fermier qui croyait
prendre au jeu
La coquine aux abois,
Se fit mordre le doigt
Par la vipère immobilisée par sa
queue
Prise au piège. Lui en prit la
fièvre.
Se rappelant un vieux remède grec
Sur les bienfaits de la soupe au
poulet aux lèvres
Il trancha le cou du coq aussi sec.
Mais le mal crût. D’autres vinrent
garder malade.
On tua le cochon pour nourrir tous
ces gens.
L’eut-on cru ? L’homme mourut
de l’estafilade.
On abattit les lapins pour
l’enterrement
On fit la bombe et tout le monde
s’en alla.
Dans tous les sens, la souris se
sauva.
Quand on croit qu’un sujet ne nous
concerne pas
D‘aucuns ne voient pas le trépas.
Jugeons-en. La menace sur autrui
Nous met tous en danger
Car tout être impliqué au trajet de
la vie
Ne peut s’en dégager.
Bien que seuls les rêves nous
mènent
Que la raison nous garde
L’entraide reste humaine
Pour notre sauvegarde.
On ne peut qu’abonder dans le sens de votre belle fable et de sa moralité cher Daniel Allemand. Aidons-nous les uns les autre autant que faire se peut… Sans pour autant faire entrer le renard dans le poulailler. Yves
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