mercredi 13 juin 2018

La souricière

A l'image d'un mythe, cette petite fable sur notre devenir...



La souricière

Une rusée souris aux aguets dans son trou
Observait le fermier déballer un paquet
Pour elle, ici manger, n’était pas le Pérou ;
Elle espérait donc arnaquer
Issues du sac les victuailles,
A mordre goulument vaille que vaille.
Erreur de parti pris
Embûche à l’ouverture
Pas une once de nourriture
Mais bien pire, un piège à souris !
La souris couine, prend peur, veut éparpiller
L’effroi, à toute la fermette enroupillée
« - Horreur braves gens, une tapette à souris
Viens d’être déposée au sein de l’Univers !
De cet état d’esprit voyez-en les travers.»
« - Cest grande inquiétude pour vous, mais je m’en moque !»
Lui répond tout en becquetant le noble coq.
Elle s’en va au cochon qui lui dit altier :
« Ce n’est point piège à sanglier ?
Désolé, mais je ne peux que prier pour vous.»
Puis continua à se vautrer dans la boue.
Le mulot n’a plus que les lapins en grand nombre
« - Nous croyez-vous gravement en danger
Quand chaque jour à l’ombre
On nous donne à manger ?
Nous ne sommes pas des rongeurs
Nuisibles à tout confort
Et loin d’être rêveurs
N’ouvrons pas la boite à Pandore !»
Notre museau pointu en resta sans appui.
Plus tard, dans le silence mortel de la nuit,
On entendit le bruit
De la trappe à souris.
Dans le noir le fermier qui croyait prendre au jeu
La coquine aux abois,
Se fit mordre le doigt
Par la vipère immobilisée par sa queue
Prise au piège. Lui en prit la fièvre.
Se rappelant un vieux remède grec
Sur les bienfaits de la soupe au poulet aux lèvres
Il trancha le cou du coq aussi sec.
Mais le mal crût. D’autres vinrent garder malade.
On tua le cochon pour nourrir tous ces gens.
L’eut-on cru ? L’homme mourut de l’estafilade.
On abattit les lapins pour l’enterrement
On fit la bombe et tout le monde s’en alla.
Dans tous les sens, la souris se sauva.
Quand on croit qu’un sujet ne nous concerne pas
D‘aucuns ne voient pas le trépas.
Jugeons-en. La menace sur autrui
Nous met tous en danger
Car tout être impliqué au trajet de la vie
Ne peut s’en dégager.
Bien que seuls les rêves nous mènent
Que la raison nous garde
L’entraide reste humaine
Pour notre sauvegarde.


1 commentaire:

  1. On ne peut qu’abonder dans le sens de votre belle fable et de sa moralité cher Daniel Allemand. Aidons-nous les uns les autre autant que faire se peut… Sans pour autant faire entrer le renard dans le poulailler. Yves

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