mercredi 20 juin 2018

Le ressac

Il est des résurgences morales qu'il faut savoir extraire telles des épines de bois qui se fichent dans les chairs...



Le ressac

J’émergeais enfin de ma torpeur
C’était le parc aux fontaines
L’eau coulait des robinets de bronze
Le vent hurlait dans un ciel vert de gris
Voilant les cris de l’innocence tus à l’horizon
Par les glouglous de l'eau.
Le crépuscule suintait de tous ses bords
L’horrible odeur de la sueur des champs
Encens dévastateur d’une enfance
En sang et en douleur
Marquant d’un fer rouge au plus profond de l’être
L’éternité d’une mortelle inquiétude
A vivre dès à présent.
Un présent lourd de tant d’années
Tel le présent empoisonné
D’une méchante fée.
Je pénétrais sous la pergola, la même ambiance
La table, le buffet, la remise
La poussière était toujours de mise
J’aurais souhaité qu’elle entrât la maudite
Fossoyeuse de mon enfance
La revoir dans la pénombre de l’escalier
Son air sombre de folle à lier.
Je poussais la porte grinçante donnant sur l’assommoir
A la recherche de l’infâme
Retrouver ce monstre de femme
Espérant l’effacer de ce monde
Comme l’épine en retirer l’immonde
Du venin moral en extraire
L’enfer de ma chair ;
Il me sembla reconnaître d’autres cris
Des rires d’enfants gais et joyeux,
Petits canards esquivant de voir le sort du vilain boiteux.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire