Le ressac
J’émergeais enfin de ma
torpeur
C’était le parc aux fontaines
L’eau coulait des robinets de
bronze
Le vent hurlait dans un ciel vert
de gris
Voilant les cris de
l’innocence tus à l’horizon
Par les glouglous de l'eau.
Le crépuscule suintait de tous
ses bords
L’horrible odeur de la sueur
des champs
Encens dévastateur d’une
enfance
En sang et en douleur
Marquant d’un fer rouge au
plus profond de l’être
L’éternité d’une mortelle
inquiétude
A vivre dès à présent.
Un présent lourd de tant
d’années
Tel le présent empoisonné
D’une méchante fée.
Je pénétrais sous la pergola,
la même ambiance
La table, le buffet, la remise
La poussière était toujours de
mise
J’aurais souhaité qu’elle
entrât la maudite
Fossoyeuse de mon enfance
La revoir dans la pénombre de
l’escalier
Son air sombre de folle à
lier.
Je poussais la porte grinçante
donnant sur l’assommoir
A la recherche de l’infâme
Retrouver ce monstre de femme
Espérant l’effacer de ce monde
Comme l’épine en retirer l’immonde
Du venin moral en extraire
L’enfer de ma chair ;
Il me sembla reconnaître
d’autres cris
Des rires d’enfants gais et
joyeux,
Petits canards esquivant de
voir le sort du vilain boiteux.
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