L’ami
Un
ami est un havre de salut fidèle pour un être éreinté des affres de l’existence.
La chaleur de ses bras, l'étreinte sensible de ses mains, les modulations vibrantes
de sa voix, l’enchantement de ses mots, sont un antidote fabuleusement propre à exalter les sens sans jamais les froisser. Les accents inspirés de son vécu,
au parcours difficile, les moments partagés de grâce fraternelle, auxquels l’amitié
distille des émotions instigatrices fructueuses, permettent de revigorer dans
la conscience l’espoir du souffle et de la volonté. Et puis, surtout, il y a
cet échange inaltérable et transmissible de bonheur inéluctable et noble pour
celui qui n'a plus ni inclination, ni envie, ni appétence à perdurer dans son
monde avili, avachi dans un canapé, perclus de rhumatismes, pour rêver de nouveau
en bayant aux corneilles, en reniant l’appel des racines, en se gaussant de
Molière et son malade imaginaire, afin de retrouver le but de contempler le
beau de l’univers, d’estimer le bien de l’altruiste compère, d’embrasser le bon,
du désir, du plaisir, de l’amour, la chaude couleur du soleil en l’épi
renaissant.
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